Prévenir la rechute dans le cancer du sein précoce RH+/HER2–

Le risque de rechute dans les cancers du sein hormono-dépendants sans surexpression du récepteur HER2, diagnostiqués au stade précoce, reste très élevé pour 10 à 15 % des patientes. Il est donc essentiel de tout mettre en œuvre pour le réduire, comme l’expose le Dr Eric-Charles Antoine, oncologue à Neuilly-sur-Seine.

Comment les patientes sont-elles prises en charge pour un cancer du sein précoce RH +/HER2 – ?

Le cancer du sein hormono-dépendant sans surexpression du récepteur HER2, dit RH  +/HER2  –, est le sous-type de cancer du sein le plus fréquent (de 70 à 80 %). La grande majorité de ces pathologies sont diagnostiquées à un stade précoce et sont donc généralement opérables d’emblée. La chirurgie est souvent suivie d’une radiothérapie. L’objectif est également de réduire le risque de rechute. Pour cela, des traitements adjuvants sont mis en place de manière individuelle, en fonction des caractéristiques du cancer : taille initiale et grade de la tumeur, nombre de ganglions atteints, etc. En fonction de ces différents paramètres seront définis la durée de l’hormonothérapie (de cinq à dix ans) et le recours éventuel à la chimiothérapie.

Quels sont les différents niveaux de risque de rechute ?

Les caractéristiques de chaque cancer permettent d’établir trois niveaux de risque de rechute : le faible risque, pour lequel une hormonothérapie sera prescrite au maximum cinq ans ; le risque intermédiaire, dans lequel l’hormonothérapie est indiquée pour cinq ans avec ou sans chimiothérapie ; enfin, le haut risque de rechute, pour lequel les patientes reçoivent alors une hormonothérapie pendant sept à dix ans et une chimiothérapie quasi systématiquement. Il s’agit de 10 à 15% des patientes. Leur risque de rechute à cinq ans est de 30 à 40%. Il est de 50% à dix ans. Pour ces patientes, le besoin d’améliorer le pronostic est important.

Pour aller plus loin, il faut désormais se tourner vers d’autres types de traitements comme les thérapies ciblées, en les associant aux traitements existants.

Comment optimiser la prise en charge des patientes à haut risque de rechute ?

Les chimiothérapies sont les mêmes depuis de très nombreuses années. Quant aux hormonothérapies, les molécules sont les mêmes mais leur utilisation a évolué. Les durées de traitement ont été allongées, ce qui a considérablement amélioré le pronostic des patientes. Pour aller plus loin, il faut désormais se tourner vers d’autres types de traitements comme les thérapies ciblées, en les associant aux traitements existants. Des études ont montré que l’association d’une hormonothérapie à une thérapie ciblée (sur une durée déterminée) diminuait le risque de rechute métastatique. Nous attendons le remboursement de ce type de traitements.

Comment les patientes perçoivent-elle ces traitements supplémentaires ?

Le rôle des équipes soignantes dans l’information des patientes sur le risque de rechute est important. Cette notion est compliquée à appréhender au stade local, lorsque le cancer a pu être opéré. Dans le cas des femmes à haut risque, cette information est clé. Face à la vulnérabilité ressentie, les traitements sont généralement bien acceptés. Les prescripteurs connaissent et savent manier les thérapies ciblées qui pourraient contribuer à réduire leur risque. L’éducation thérapeutique et une sensibilisation aux effets indésirables facilitent également le suivi, notamment lorsque les traitements sont pris par voie orale à domicile.

Gézabelle Hauray


PP-ON-FR-0626 – Janvier 2023 – © Lilly France  -Tous droits de reproduction réservés.

Article extrait du dossier Grand Angle spécial Santé des femmes réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 26 janvier 2023.

Photo © Lilly France / DR