Montres et tee-shirts connectés, applis de suivi, tensiomètres intelligents, défibrillateurs automatiques… Les technologies de santé numériques sont particulièrement explorées dans le domaine de la cardiologie.

Le phénomène s’explique par la nécessité, pour les médecins, de disposer d’un suivi en continu d’un certain nombre de paramètres dont, en premier lieu, la fréquence du rythme cardiaque. Le marché se structure d’abord sur une clientèle de personnes plutôt en bonne santé, adeptes de sport et soucieuses d’être à l’écoute de leur cœur. La vogue des montres connectées en atteste, avec la publication récente d’études montrant l’intérêt de ces dispositifs pour le dépistage d’anomalies. L’étude Apple Heart Study, parue en mars 2019, a ainsi permis le suivi de 420 000 volontaires aux Etats-Unis. 0,52 % d’entre eux ont été alertés par un pouls irrégulier. Et dans 34 % des cas, une fibrillation atriale a pu être diagnostiquée. Déjà 45 millions de montres ont été commercialisées.

Autre technologie prometteuse, le tee-shirt connecté permet de suivre davantage de paramètres biologiques : nombre de pas, activité physique, volume respiratoire, rythme cardiaque, température corporelle… Pionnières dans ce domaine, des start-up françaises s’associent à de grands groupes pharmaceutiques pour mettre leurs solutions sur leur marché. Aujourd’hui, ces dispositifs sont reliés à des outils d’intelligence artificielle présents sur des plateformes à distance, ce qui permet une télésurveillance de patients à risque et offre la possibilité de faire intervenir les services d’urgence. Enfin, dernier exemple emblématique, les pacemakers et défibrillateurs implantables connectés sont particulièrement intéressants pour des personnes à haut risque de trouble cardiaque. Le télé-suivi de cet équipement installé sous le muscle pectoral permet à la fois de surveiller son bon fonctionnement et de relever en continu la santé cardiaque du patient. A charge pour le cardiologue d’adapter les traitements en fonction de l’état de santé de son patient. Aujourd’hui, l’un des principaux défis reste d’intégrer au mieux ces technologies numériques dans les parcours de soins avec, à la clé, une prise en charge par l’Assurance-Maladie.

Stéphane Corenc

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Article extrait du dossier Grand Angle réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde