Imaginé par le Pr Alain Cribier au CHU de Rouen, il y a dix-sept ans, le TAVI (Transcatheter Aortic Valve Implantation) est une innovation technologique française. Il s’agit d’une valve artificielle pouvant être mise en place sans recours à la chirurgie cardiaque, destinée aux patients atteints de sténose aortique.
Alternative à la chirurgie, elle est implantée par simple ponction de l’artère fémorale au pli de l’aine, sous anesthésie locale. Outre la réduction des risques par rapport à une intervention chirurgicale lourde, cette valve représente un vrai confort pour des patients assurés de rentrer rapidement chez eux. A ce jour, plus de 400 000 procédures ont été réalisées dans le monde. «Avec le recul dont nous disposons aujourd’hui et les améliorations constantes apportées par les industriels, le Tavi est d’abord devenu le traitement de référence pour les patients inopérables ou à haut risque opératoire», explique le Pr Hélène Eltchaninoff, spécialiste de la technique au CHU de Rouen. Mais des études récentes ont montré que les indications pourraient rapidement s’étendre aux patients jusqu’alors opérés. Son efficacité est en effet équivalente, voire supérieure, à la chirurgie, tout en réduisant les effets secondaires.
L’efficacité du TAVI est en effet équivalente, voire supérieure, à la chirurgie, tout en réduisant les effets secondaires.
Pr Hélène Eltchaninoff
Début septembre, la FDA (l’Agence américaine de la santé) a d’ailleurs autorisé la prescription du Tavi aux patients à moindre risque âgés de plus de 65 ans. «A terme, cette technologie pourrait devenir le traitement de première intention pour la grande majorité des patients atteints de sténose aortique, une maladie très fréquente», estime le Pr Eltchaninoff.
Pierre Mongis
Photo : © CHU Hôpitaux de Rouen / DR