Les maladies rhumatologiques sont nombreuses, parfois rares et justifiant une prise en charge complexe comme le lupus, la sclérodermie ou le syndrome de sjögren.
Aujourd’hui, les patients atteints de ces pathologies peuvent bénéficier des connaissances acquises dans les rhumatismes inflammatoires (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite), mais aussi de leurs traitements, notamment des biomédicaments. « Ces derniers apportent un bénéfice considérable, associé à des risques contrôlés. Ils ont permis progressivement la mise en place de la médecine 4 P : prédictive, préventive, personnalisée et participative. Une avancée majeure, qui a positionné le patient à une place centrale », indique le Pr Jean Sibilia, chef du service de rhumatologie au CHU de Strasbourg et co-responsable du Centre national de référence des maladies auto-immunes rares.
Les biomédicaments apportent un bénéfice considérable, associé à des risques contrôlés.
Pr Jean Sibilia
Autant d’éléments qui ont permis de proposer une stratégie thérapeutique moderne, le « treat to target ». Son objectif est la rémission. Si les avancées ont été nombreuses, les besoins médicaux restent importants. Ainsi, les recherches académiques et les industriels s’attachent à toujours mieux comprendre ces maladies en identifiant de nouvelles cibles pour développer de nouveaux traitements comme les small drugs chimiques et de nouveaux biomédicaments comme les nanobodies. Ces nanobodies sont des parties d’anticorps comparables aux anticorps du requin ou du dromadaire, plus petits que les anticorps humains, ce qui explique qu’ils pénétreraient mieux dans les tissus.
Dans l’avenir, les nouveaux biomédicaments, les small drugs, les CAR-Tcells, aujourd’hui utilisées avec un immense succès en cancérologie, vont certainement aussi révolutionner le traitement des maladies auto-immunes.
Gezabelle Hauray
Article extrait du dossier Grand Angle – Spécial rhumatologie, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 11 décembre 2018