Prévention, dépistage et innovation

Dr Bruno Cutuli, cancérologue, radiothérapeute à l’Institut du Cancer Courlancy Reims et président de la Société française de sénologie et pathologie mammaire (SFSPM).

Du 6 au 8 novembre, le congrès de la SFSPM abordera les moyens de mieux faire face au cancer du sein. Afin de réduire le risque de survenue du cancer du sein, la meilleure prévention reste basée sur une activité physique adaptée (APA) régulière et sur une alimentation limitant les graisses, sucres et sodas. Pendant la maladie, l’APA montre également des effets bénéfiques sur la fatigue, les douleurs et l’état psychologique. Le dépistage organisé permet de détecter et de traiter de petites lésions de bon pronostic avec très souvent un traitement conservateur, sans curage ganglionnaire.

L’ouverture du dépistage avant 50 ans et après 75 ans est également une piste pour des patientes à plus haut risque.

Dr Bruno Cutuli

À l’inverse, de grosses tumeurs avec envahissement ganglionnaire laissent moins d’espoir. Quels sont les points de vigilance ? Les médecins doivent être sensibles aux facteurs de risque de chaque femme : antécédents familiaux, hyperplasie canalaire atypique ou carcinome lobulaire in situ et seins denses à l’imagerie, qui nécessitent un suivi personnalisé. L’ouverture du dépistage avant 50 ans et après 75 ans est également une piste pour des patientes à plus haut risque.

Côté traitements, la chimiothérapie néo-adjuvante traite des tumeurs volumineuses ou plus petites de type triple négatif ou sur-exprimant HER2. La réponse à ce traitement est un facteur pronostic majeur et permet souvent une chirurgie conservatrice. L’hormonothérapie diminue également le risque de rechute. Limiter les effets indésirables augmenterait l’efficacité en favorisant l’observance. Pour les patientes ménopausées en rechute, l’hormonothérapie associée à des inhibiteurs de CDK4/6 est une nouvelle association repoussant le recours à la chimiothérapie. La radiothérapie hypofractionnée apporte sur une durée plus brève un contrôle local équivalent à celui d’un protocole classique. La radiothérapie partielle est une option pour des petites tumeurs chez les plus de 60 ans. Dans les phases avancées, la radiothérapie stéréotaxique cérébrale et osseuse peut améliorer la survie et la qualité de vie.

Article extrait du dossier Grand Angle réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde

Credit photo : © SFSPM / DR