De réels espoirs contre l’insuffisance rénale

Pr Maryvonne Hourmant, présidente de la Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation.

La Semaine mondiale du rein constitue pour la communauté des néphrologues un moment important : elle permet d’informer le public sur les maladies rénales, qui sont en partie évitables grâce à la réduction des facteurs de risque et aux traitements dits « de néphroprotection ». Environ un Français sur dix est ou sera concerné, durant son existence, par une affection rénale. Une prévalence forte, qui s’explique par le fait que l’insuffisance rénale fait partie des complications de pathologies chroniques très fréquentes, comme le diabète, l’hypertension artérielle ou les maladies cardio-vasculaires. De même, on sait que certains facteurs de risque accroissent le risque de perturbation de la fonction rénale : le tabagisme, l’obésité, la sédentarité…

De nouveaux médicaments sont en cours d’évaluation, avec l’espoir de freiner plus efficacement la dégradation de la fonction rénale

Aujourd’hui, la première des priorités reste la promotion d’un dépistage plus précoce. Maladie silencieuse, l’insuffisance rénale chronique est le plus souvent détectée trop tard, alors que des examens simples permettent de l’identifier. Côté traitements, de nouveaux médicaments sont en cours d’évaluation, avec l’espoir de freiner plus efficacement la dégradation de la fonction rénale et de retarder le risque, pour le patient, d’entrer en dialyse ou de devoir subir une greffe de rein.

En cas d’insuffisance rénale terminale, les modalités de prise en charge s’améliorent de façon continue, grâce aux avancées technologiques. Il est nécessaire aujourd’hui de tenir compte de la qualité de vie dans le choix des traitements et de donner aux patients tous les moyens de concilier leur vie quotidienne avec un traitement comme la dialyse, qui prend beaucoup de place. C’est le cas de la dialyse à domicile, hémodialyse ou dialyse péritonéale. Il faut surtout privilégier la transplantation, qui est le meilleur des traitements. Elle est limitée par la pénurie chronique de greffons et on ne rappellera jamais assez aux Français qu’il faut accepter le don d’organes.

Article extrait du dossier Grand Angle réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde