Sensibiliser toutes les femmes au dépistage, mieux les soutenir dans l’étape après-cancer, l’association européenne Europa Donna multiplie les actions pour informer et rassembler les femmes en Europe dans la lutte contre le cancer du sein.

Les femmes entendent régulièrement parler du dépistage du cancer du sein. Plus le diagnostic est posé tôt, plus les professionnels de santé disposent d’armes pour guérir les patientes. Mais le nombre de femmes dépistées tous les deux ans selon les recommandations n’augmente pas. « Seulement un peu plus de 50% des femmes entre 50 et 74 ans – celles qui reçoivent une lettre les incitant à se faire dépister – font la démarche dans le cadre des campagnes de dépistage, et 10% de cette catégorie le font à titre individuel. Mais nous ne passons pas ce seuil de 60% », explique Dominique Debiais, Vice-Présidente d’Europa Donna, coalition européenne contre le cancer du sein. Il faut donc sans relâche faire passer ce message : un dépistage tous les deux ans dans cette tranche d’âge, et ce par tous les moyens de communications possibles. Des mesures spécifiques doivent être mises en œuvre pour toucher les femmes les plus démunies, en situation de précarité.

Après la période du traitement où la patiente est très suivie, elle se sent subitement seule, et cette solitude est dure à gérer.

Outre ce dépistage afin de diagnostiquer le plus précocement possible les cancers du sein, un autre enjeu réside dans l’après-cancer. « Après la période du traitement où la patiente est très suivie, elle se sent subitement seule, et cette solitude est dure à gérer. Nous avons créé des « café donna », animé par des psychologues, où les patientes peuvent discuter et mieux appréhender cette nouvelle période de leur vie », continue Dominique Debiais. Les différents plans cancers ont beaucoup travaillé sur le diagnostic et la prise en charge au moment des traitements. Il reste à construire des outils pour l’après-cancer, et par exemple pouvoir proposer aux patientes la reconstruction dans des délais et des couts raisonnables.

Europa Donna entend agir sur ces points. Elle informe, rassemble et soutient les femmes dans la lutte contre le cancer du sein, et regroupe 46 pays du continent européen. En France, elle a participé à la réflexion pour le Plan Cancer 2 (2009-2013) et accompagne de nombreuses mesures visant à améliorer la qualité des soins et à contribuer aussi au Plan Cancer 3( 2014-2019) qui met encore plus en avant les soins de support.Pendant ce mois d’octobre, elle organise des évènements sportifs dans toute la France pour sensibiliser les femmes au dépistage, elle intervient également dans les hôpitaux de Paris, et organise le 20 octobre son colloque annuel. Au menu cette année, « innover sur tous les fronts, du soin au prendre soin ».

Anne Pezet