“Il faut créer une formation universitaire”

La médecine esthétique est en plein essor. Le Docteur Jean-Jacques Legrand, Fondateur et Président de la Société Française de Médecine Esthétique (SFME), plaide pour une formation universitaire spécifique pour les médecins désirant proposer ces techniques.

« Un chirurgien plasticien réalise aujourd’hui plus d’actes de médecine esthétique que d’interventions chirurgicales, les gynécologues sont de plus en plus présents dans nos Congrès pour pouvoir répondre aux demandes de gynécologie esthétique. Les dermatologues, les médecins anti-âge et certains généralistes, sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la Médecine Esthétique. La palette des professionnels de santé qui désirent s’impliquer dans la Médecine Esthétique s’agrandit au fur et à mesure que les pratiques se modifient, intégrant des techniques moins invasives et moins coûteuses. Différents procédés sont utilisés aujourd’hui en Médecine Esthétique pour le rajeunissement du visage : produits injectables (substances de comblement des rides, volumateurs du visage, toxine botulinique), techniques photoniques (qui utilisent un rayonnement) : lasers, radiofréquence, ultrasons, infrarouges, LED, ou encore l’utilisation de fils tenseurs résorbables. Toutes ces techniques non invasives, se sont largement démocratisées. La gynécologie esthétique, confidentielle il y a quelques années, se développe également. Pour preuve, la séance consacrée à ce thème l’an dernier lors de notre Congrès a fait salle comble. Et nous y consacrons encore plus de temps cette année lors de notre 36ème Congrès de Médecine Esthétique et Chirurgie Dermatologique, organisé les 25 et 26 septembre 2015, à Paris au Palais des Congrès.

Au regard de ces avancées technologiques et de la croissance de la demande, il est essentiel de bien former les professionnels de santé pour une mise en pratique en toute sécurité de ces techniques à visée esthétique. Or, aujourd’hui, en France, aucune formation universitaire spécifique n’existe. Les médecins se forment auprès des fabricants, ou en assistant aux ateliers pratiques lors de Congrès. Ce n’est pas suffisant.
La France doit absolument, comme l’a déjà fait la Belgique, mettre en place une formation universitaire pour les médecins qui désirent s’impliquer dans ces traitements à visée esthétique, et ce afin d’assurer la sécurité des patients. Depuis plusieurs années, cette demande est faite, un programme complet de formation universitaire pour former les médecins à ces techniques a même été proposé aux Ministères concernés, modulable selon la formation de base et les spécialités. Mais rien n’avance. Cette situation est anormale et inacceptable. »

Dr Jean-Jacques Legrand