Diverses, les pathologies de l’appareil locomoteur ont également de nombreux points communs parmi lesquels la chronicité, la prise en charge au long cours qui en découle et les problématiques économiques liées aux innovations médicamenteuses.
L’arthrose est la seconde cause d’invalidité en France et affecte 17 % de la population, majoritairement après 60 ans. De son côté, l’ostéoporose touche respectivement 40 et 70 % des personnes âgées de 65 ans et de plus de 80 ans. Plus rare, avec une prévalence de 0,3 % en France, la polyarthrite rhumatoïde est l’un des rhumatismes inflammatoires chroniques les plus graves et les plus fréquents, devant le rhumatisme psoriasique et la spondylarthrite ankylosante. Trois pathologies, dont la prise en charge a connu un véritable tournant avec l’arrivée des anti-tnf. Ces biomédicaments ciblés ont révolutionné le pronostic de la maladie.
Si ces thérapeutiques sont efficaces, elles représentent un poids économique certain pour le système de santé. Grâce à des molécules équivalentes en termes d’efficacité et de profil de tolérance, les médicaments biosimilaires apportent une réponse à cette question médico-économique. Au-delà des thérapies médicamenteuses, ce sont aussi les innovations de l’imagerie, de l’intelligence artificielle et de la connaissance des mécanismes moléculaires des pathologies rhumatologiques qui concourent aujourd’hui à la considérable amélioration de leur prise en charge. Mais à une seule condition, que celle-ci ait lieu très précocement, en amont des lésions articulaires. L’objectif ? Limiter l’évolution et les impacts de la maladie rhumatologique.
Pour cela, l’ensemble de la chaîne de soins doit être sensibilisé aux symptômes clés, comme ceux de la polyarthrite rhumatoïde, et à la nécessité d’orienter en urgence vers un spécialiste. En amont, la prévention (activité physique, apports alimentaires, etc.) fait également partie des éléments de préservation de l’appareil locomoteur. Tout comme l’éducation thérapeutique et l’accompagnement des patients que requièrent les biothérapies.
Gezabelle Hauray
Article extrait du dossier Grand Angle – Spécial rhumatologie, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 11 décembre 2018