Les cardiologues réclament un engagement plus fort des pouvoirs publics dans la lutte contre les pathologies cardio-vasculaires.

Première cause de mortalité dans le monde, seconde en France derrière le cancer (mais première chez les femmes), les maladies cardio-vasculaires restent l’un des principaux fléaux de santé publique, en dépit d’une baisse continue de la mortalité et de la morbidité depuis quatre décennies. 140 000 personnes en meurent chaque année, et plus de 3,5 millions sont prises en charge par l’assurance-maladie. Ces pathologies regroupent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins : cardiopathies coronariennes, maladies cérébro-vasculaires, arthériopathies périphériques, thromboses veineuses… Si certaines sont dues à des malformations ou à des causes génétiques, une grande partie est liée à des facteurs de risque comportementaux : tabagisme, défaut d’activité physique, alimentation déséquilibrée, usage excessif de l’alcool, stress… La prévention des risques joue donc un rôle majeur pour éviter leur survenue.

En l’absence d’un affichage politique fort, la qualité de la prise en charge pourrait se détériorer.

Liées au vieillissement, la prévalence de ces pathologies va fatalement s’accroître dans les années à venir. Or, les cardiologues français s’inquiètent. En l’absence d’un affichage politique fort, la qualité de la prise en charge pourrait se détériorer. Le corps médical vieillit, et l’offre de soins de proximité risque de diminuer. Le soutien à la recherche est jugé insuffisant, tandis que les pouvoirs publics peinent à organiser des filières de soins efficientes. Les spécialistes tirent donc la sonnette d’alarme : si rien n’est fait, la mortalité cardio-vasculaire risque de repartir à la hausse.

Pierre Mongis

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Article extrait du dossier Grand Angle – Spécial Cardiologie, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 28 septembre 2019