Marquée par un mouvement novateur constant, la cardiologie doit cependant être davantage soutenue et structurée pour répondre à la prévalence croissante de ces pathologies.

Quinze millions de personnes en sont atteintes en France : les pathologies cardio-vasculaires représentent plus que jamais une priorité de santé publique en France. Deuxième cause de mortalité, derrière le cancer, elles progressent à un rythme soutenu, de l’ordre de 2,5 % par an, selon la Cnam. Un effet mécanique lié au vieillissement de la population, mais également à l’insuffisance des stratégies de prévention, alors qu’une partie de ces maladies sont évitables en réduisant les facteurs de risque. Sédentarité, tabagisme, dyslipidémie, HTA, diabète… il faut agir massivement sur les comportements du quotidien pour réduire la prévalence des maladies cardio-vasculaires. La prise en charge des patients souffre par ailleurs des difficultés croissantes en termes d’accès aux soins. La France comptait 6 279 cardiologues actifs réguliers au 1er janvier 2022, contre 6 388 l’année précédente. La décroissance démographique s’additionne aux inégalités croissantes en termes d’implantation, avec la progression des «  déserts cardiologiques  » dans les territoires éloignés des grands centres urbains. Pour le Conseil national professionnel Cardio-Vasculaire, auteur d’un Livre blanc en 2022, « il faut former davantage de cardiologues et ouvrir plus de places d’internat, en travaillant sur l’attractivité de la spécialité ». Enfin, outre la structuration de parcours de soins plus efficients, comme s’y engage la Cnam dans la prise en charge de l’insuffisance cardiaque, les efforts de recherche doivent être plus importants, avec par exemple la création d’un plan spécifique, à l’instar du Plan Cancer. L’innovation passe également par l’accélération des outils digitaux et numériques, permettant d’accroître les dispositifs de télésuivi, ainsi que les solutions d’autosurveillance des patients.

Antoine Largier

Article extrait du dossier Grand Angle spécial Cardiologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 30 septembre 2023.