Ils sont près de 11 millions de Français à accompagner quotidiennement un proche fragilisé. A l’occasion de la 13e Journée nationale des Aidants, leurs représentants rappellent le rôle central que jouent ces aidants dans notre système de santé. Un rôle qui reste cependant insuffisamment reconnu.
Un Français sur cinq accompagne aujourd’hui un proche malade, en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Ces aidants apportent un soutien moral et physique à la personne aidée, en prenant en charge des tâches ménagères et/ou administratives, mais aussi en prodiguant eux-mêmes une partie des soins.
Qui sont-ils ? En moyenne, ils sont âgés de 55 ans. La majorité d’entre eux exercent une activité professionnelle (62 %) et la plupart sont des femmes (56 %). Ils aident principalement un seul parent (66 %). Mais certains accompagnent deux personnes (26 %), voire plus (8 % aident trois ou quatre parents (1)).
Ces aidants souffrent généralement d’isolement, d’épuisement et d’un manque de reconnaissance, rappellent leurs représentants. Et concilier leur vie d’aidant et leur vie professionnelle reste un défi pour la majorité d’entre eux. La crise sanitaire n’a pas arrangé leur situation. Avec les suppressions des aides à domicile et les fermetures de structures d’accueil, bon nombre d’aidants se sont retrouvés seuls à devoir accompagner leur proche, sans l’aide de professionnels.
L’année 2022 semble préfigurer une sortie de crise et devrait être marquée par un renforcement de certains dispositifs, comme l’élargissement de l’accès au congé du proche mis en place en juillet 2022. Elle pourrait également être l’occasion de rendre les aidants plus visibles, car leur action est loin d’être reconnue à sa juste valeur.
Pour cela, leurs représentants et partenaires entendent mobiliser toutes les forces disponibles, pour que les aidants retrouvent du temps pour eux et qu’ils puissent davantage préserver leur santé comme leur vie sociale. Concrètement, il faudrait plus d’aides et de solutions pour faciliter leur quotidien. Qu’il s’agisse d’aides financières, de solutions de répit ou simplement d’un accès facilité à l’information et aux formations. Leur cause est aujourd’hui un enjeu majeur de notre société et le sera encore davantage dans les années à venir. Car, comme le soulignent leurs représentants :« Nous serons tous un jour aidant.e.s ou aidé.e.s ! »
Christophe Guillemin
1) Données extraites du 3e baromètre de la Fondation Médéric Alzheimer, publié en 2020 en partenariat avec Malakoff Humanis (https://www.fondation-mederic-alzheimer.org/barometres).
Article extrait du dossier Grand Angle spécial Aidants réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 6 octobre 2022.
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