Certaines maladies respiratoires comme les rhinites allergiques, l’asthme ou la BPCO touchent de plus en plus de personnes. Réduire l’exposition au tabac pour la BPCO ou aux allergènes pour les rhinites ou l’asthme devient urgent.

Les pics de pollution se succèdent dans les grandes villes du monde entier, rendant la vie plus compliquée pour les centaines de millions de personnes qui souffrent de maladies respiratoires chroniques. L’insuffisance respiratoire chronique – incapacité de l’appareil respiratoire à assurer des échanges gazeux – est toujours secondaire à une autre maladie qu’il faut diagnostiquer et traiter. Parmi les maladies respiratoires chroniques, les plus fréquentes atteignent les bronches. Selon les estimations de l’OMS, près de 235 millions de personnes sont asthmatiques, 64 millions ont une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), tandis que des millions d’autres souffrent de rhinite allergique.
Les allergies respiratoires sont au premier rang des maladies chroniques de l’enfant. En France, la prévalence de l’asthme augmente : elle était de 2 à 3 % il y a 15 ans, contre 5 à 7 % actuellement. Anti-histaminiques, bronchodilatateurs, corticoïdes, la liste est déjà longue des traitements possibles mais des solutions innovantes sont toujours attendues dans l’administration du traitement, dans la rapidité du soulagement pour le patient. Tous les patients ne répondent pas aux traitements existants, et si ces traitements soulagent les symptômes, aucun ne guérit l’asthme.
Les avancées scientifiques réalisées ces dernières années ont amené une meilleure compréhension des mécanismes cellulaires et moléculaires qui régulent l’inflammation des voies aériennes, et ont permis l’arrivée de nouveaux traitements – médicaments mais aussi dispositifs médicaux – avec à la clé des patients qui sont plus à même de contrôler leurs maladies respiratoires bronchiques. Les efforts de recherche se concentrent sur la découverte de marqueurs précoces, l’étude de cohortes de patients, afin d’accumuler les connaissances sur les mécanismes d’apparition de ces maladies.

Mais une réelle réflexion doit s’engager pour endiguer ces augmentations inexorables du nombre de patients. Des actions sont possibles comme lutter plus efficacement contre l’exposition au tabac pour la BPCO ou encore, dans le cas des rhinites et asthme allergiques, diminuer l’exposition aux allergènes lorsque c’est possible : allergènes alimentaires (nouveaux aliments, diversification précoce…), allergènes de l’air intérieur (confinement pour économies d’énergie), allergènes de l’air extérieur, polluants chimiques… Et ce n’est pas un hasard si le thème choisi de la 10e édition du Congrès Francophone d’Allergologie, au Palais des Congrès de Paris du 21 au 24 avril 2015, est « Allergies et vie moderne ». Tout un programme !

Anne Pezet