La moitié des jeunes entre 12 et 35 ans des pays à hauts et moyens revenus s’expose à des niveaux sonores trop élevés. La 18e édition de la Journée nationale de l’Audition sonne l’alerte.
Les jeunes détruisent de façon irréversible leur capital audition, souvent en toute connaissance de cause, avertit, le 27 février dernier, l’Organisation mondiale de la santé. Du fait d’expositions auditives inconsidérées, près d’un milliard de jeunes risquent des troubles auditifs comme une baisse d’audition ou des acouphènes. C’est pourquoi, cette année, la Journée nationale de l’Audition les vise directement. Car s’ils sont presque tous (98 %) conscients des problèmes auditifs qu’ils encourent ; seuls, 21 % des 15-30 ans déclarent s’éloigner des enceintes et 3 %, utiliser des bouchons d’oreille à usage unique. Un paradoxe qui explique que la situation, pourtant critique, évolue peu. L’enquête Ipsos-JNA 2015* remarque que, si parents et enfants sont de plus en plus sensibilisés à la gravité des troubles de l’audition, ils ne se sentent pas pour autant en danger ! L’enquête cite cinq clés pour éviter une génération de malentendants, proposées par les jeunes intéressés eux-mêmes : un suivi régulier des capacités auditives, une application sur smartphone pour leur indiquer tout dépassement du niveau acceptable, des campagnes de communication qui provoquent un choc émotionnel, des distributions systématiques de protections auditives « plus fun ». Enfin, professeurs de sciences de la vie et de la Terre et médecins scolaires sont plébiscités pour leur délivrer les messages de prévention.
Quant à ceux qui souffrent déjà d’insuffisance auditive, la barrière psychologique de l’appareillage reste encore un frein tenace. Pourtant, la qualité et le design des produits a progressé à pas de géant ces dernières années. Discrets, parfois invisibles, d’une technologie high-tech, ils permettent désormais un vrai confort et une personnalisation d’écoute.
Hélène Joubert