Historiquement terre d’innovations dans les pathologies cardiaques, la France continue d’être à la pointe des programmes de développement clinique que ce soit dans les dispositifs médicaux ou les médicaments. Les besoins de nouvelles solutions médicales sont toujours très importants.
Les maladies cardio-neurovasculaires restent à l’origine de plus de 145 000 morts par an ; elles sont aussi, l’une des principales causes de morbidité avec 3.5 millions de personnes (assurés du régime général) traitées en 2012. La montée de l’obésité et du diabète, et celle du tabagisme chez les femmes et chez les jeunes sont des facteurs qui contribuent à la hausse des maladies cardiovasculaires. Parmi toutes ces maladies, les pathologies cardiaques tels que les accidents coronariens, ou encore l’insuffisance cardiaque posent des enjeux médicaux majeurs. D’énormes progrès ont été réalisés ces vingt dernières années, que ce soit au niveau de la prévention, au niveau des traitements (médicaments, dispositifs médicaux…), mais aussi au niveau de l’organisation des circuits de prise en charge des patients. En comparant les dernières données des décès enregistrés en 2008 à celles de 2000, le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’Inserm constate que la mortalité a diminué de 24% pour les maladies cardiovasculaires, en partie grâce aux innovations médicales.
A l’instar du développement clinique du cœur artificiel de l’entreprise Carmat, les équipes françaises académiques et privées sont à l’origine de nombreuses innovations dans le domaine cardiaque, notamment dans les stents (petit dispositif qui permet de garder l’artère ouverte), ou encore les prothèses de valves. Les stents deviennent biodégradables, les stimulateurs ou défibrillateurs cardiaques continuent leur miniaturisation et se développent aujourd’hui sans sonde, des clips rapprochant les valves, et permettent de les réparer et non plus de les changer. La palette de technologies à disposition des praticiens s’élargit, notamment grâce à leur collaboration étroite en recherche clinique avec les fabricants de ces dispositifs médicaux. A plus long terme, les travaux de recherche sur la régénération du tissu myocardique par des cellules souches, les greffes ou encore le cœur artificiel apporteront aussi de nouveaux outils dans le remplacement d’une partie ou de tout le cœur.
Dans le domaine de la prévention des maladies cardiaques, l’arrivée de nouveaux médicaments comme les anticoagulants directs oraux modifie et facilite la prise en charge des patients à risque. Cette prévention est englobée dans celle plus large des maladies cardiovasculaires avec des recherches importantes sur des composés anti-cholestérol. Sans compter l’activité physique et l’alimentation, dont l’importance n’est plus à démontrer…
Anne Pezet pour CommEdition.