Les soins de support sont essentiels dans la prise en charge des patients atteints de cancer pour leur permettre de vivre avec la maladie dans les meilleures conditions possibles. Le point avec Le Pr Ivan Krakowski, pionnier des soins de support, oncologue médical, fondateur de l’Association francophone pour les soins oncologiques de support (Afsos).
Qu’entend-on par soins de support ?
Les soins de support désignent l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux patients, tout au long de leur maladie, conjointement aux traitements spécifiques du cancer. Ils sont proposés dès le début de la prise en charge (dispositif d’annonce), pendant et après le traitement. La manière de soigner un patient a changé et l’on parle maintenant de « cancérologie intégrative ». Cette approche se recentre sur les besoins du patient en associant les traitements médicaux spécifiques du cancer et les soins de support.
Quel est leur intérêt ?
Nous sommes aujourd’hui face à une ère nouvelle, liée aux progrès thérapeutiques en oncologie. La survie des patients, même à des stades avancés, augmente et il convient de gérer pendant de longues périodes de plus en plus de symptômes liés à la maladie ou au traitement. L’objectif est de diminuer les effets secondaires des traitements et les effets de la maladie afin d’assurer une meilleure qualité de vie possible aux patients et à leurs proches, sur le plan physique, psychologique et social, en prenant en compte la diversité de leurs besoins.
Qu’englobent-ils ?
Parmi les soins de support, on trouve la prise en charge de la douleur, la prise en charge nutritionnelle, l’accompagnement psychologique, la pratique d’une activité physique adaptée, l’amélioration de l’image de soi… Certains soins peuvent être pris en charge dans le « panier de soins de support » à hauteur de 180 euros dans l’année qui suit le traitement. Ce panier est insuffisant et l’Afsos se bat pour son augmentation. Par ailleurs, il y a beaucoup d’offres de pratiques non médicamenteuses et il est très important que ces différentes pratiques soient évaluées. C’est ainsi que l’Afsos avec les centres de lutte contre le cancer mènent des essais pour évaluer leur efficacité : l’hypno-analgésie, la méditation en pleine conscience, les cures thermales, par exemple, ont montré leur intérêt dans certaines indications. L’Afsos établit aussi des référentiels de bonne pratique, dernièrement sur le métier de socio-esthéticienne en cancérologie.
Enfin, les associations de patients jouent un rôle très important et le site lavieautour.fr permet au patient de voir rapidement l’offre de soins de support disponible à proximité de son lieu de résidence.
Christine Fallet
Article extrait du dossier Grand Angle spécial Dermatologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 7 décembre 2023.
© La Roche-Posay / DR
