Le zona augmente avec l’avancée en âge

Le zona peut entraîner des complications invalidantes, notamment de fortes douleurs pouvant persister à long terme. Il apparaît plus fréquemment chez les personnes âgées et immunodéprimées. Il est possible de s’en protéger par la vaccination, comme l’explique le Dr Emmanuel Faure, infectiologue à l’hôpital Claude Huriez, à Lille.

Qui est à risque de contracter un zona ?

Le zona est dû à la réactivation du virus varicelle-zona (herpès zoster). Après la varicelle, infection très fréquente dans l’enfance, le virus reste latent dans l’organisme, logé dans les ganglions nerveux. Au fil des ans, il est bloqué, comme d’autres virus, par l’action du système immunitaire. Mais avec l’âge, les défenses immunitaires diminuent (immuno-sénescence), elles contrôlent moins la réplication virale et le zona risque d’apparaître. Les principaux facteurs de risque sont l’âge (augmentation des cas à partir de 50 ans) et l’immuno-suppression liée à une maladie (cancer, maladies inflammatoires chroniques, VIH, insuffisance rénale chronique, greffe d’organe…) ou un traitement immunosuppresseur (chimiothérapie anti-cancéreuse, biothérapie, immunothérapie…).

Le zona est-il fréquent ?

L’incidence du zona augmente très rapidement avec l’âge, à partir de la cinquantaine. Avant 50 ans, son incidence annuelle est de 1 à 2 cas sur 1 000 patients par an ; à 65 ans, elle est de 8 cas sur 1 000 patients par an (soit 4 fois plus) et à 75-80 ans son incidence est multipliée par 6 à 8.

Le zona entraîne parfois de graves complications. Les douleurs post-zostériennes peuvent persister des mois, voire des années après la guérison.

Quels sont les symptômes ?

Le virus varicelle-zona est en latence dans les ganglions nerveux et migrent par les fibres sensitives jusqu’à la peau. Le zona le plus fréquent sera donc localisé dans la zone innervée par ses fibres appelée dermatome, localisée sur un seul côté. Le plus fréquent est situé au niveau de la cage thoracique sur le trajet du nerf intercostal ou au niveau du visage, sur le trajet du nerf trijumeau, ce qui peut entraîner l’atteinte d’un œil. Les premiers symptômes sont une sensation de brûlure et de picotements, avant l’apparition des lésions cutanées, au niveau de la zone atteinte. Puis apparaissent des petites vésicules caractéristiques et une douleur très invalidante. D’ordinaire, après la formation des croûtes, la peau cicatrise et redevient normale en deux ou trois semaines. Mais le principal problème est que la douleur peut rester, elle est neuropathique, c’est-à-dire liée à la lésion du nerf.

Y a-t-il des complications ?

Le zona entraîne parfois de graves complications. Les douleurs post-zostériennes peuvent persister des mois, voire des années après la guérison. Et chez les personnes âgées, elles peuvent être très invalidantes, entraîner une grabatisation ou faire décompenser une maladie sous-jacente. Dans le cas d’un zona ophtalmique, les complications peuvent être aussi très graves : kératite, uvéite, baisse de l’acuité visuelle ou cécité… Enfin, il existe des zonas généralisés qui apparaissent chez des personnes immunodéprimées et, plus rarement, des zonas d’organes, aux conséquences dramatiques comme lorsque celui-ci atteint le cerveau.

Existe-t-il des moyens de prévenir le zona ?

Un traitement antiviral peut être, selon les cas, prescrit au tout début de l’éruption. Il diminue les lésions cutanées, mais il n’agit que peu ou pas sur les douleurs. Le seul moyen préventif est la vaccination, qui permet de prévenir l’apparition des lésions et, surtout, de prévenir les douleurs post-zostériennes.

Christine Fallet


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Dermatologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 7 décembre 2023.

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