Malignes ou non, les pathologies dermatologiques ont des répercussions importantes sur la vie des patients, mais elles bénéficient aussi de différentes innovations thérapeutiques.

Un Français sur trois est concerné par une pathologie dermatologique. Souvent lourdes et impactant la vie des patients, les maladies de la peau peuvent être difficiles à diagnostiquer et à traiter. De nombreux progrès thérapeutiques, inouïs, ont été accomplis ces dernières années, permettant de mieux faire face à des pathologies cancéreuses comme le mélanome ou le carcinome épidermoïde.

En effet, entre 1980 et 2012, le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau a été multiplié par plus de trois en France. 90 % d’entre eux sont des carcinomes cutanés, parmi lesquels les carcinomes épidermoïdes sont les plus rares (20 %), mais aussi les plus agressifs.

Il est donc essentiel de détecter ces carcinomes le plus tôt possible, tout comme les mélanomes qui, moins fréquents, sont les cancers de la peau les plus dangereux du fait de leur fort potentiel métastasique.

En France métropolitaine, le mélanome aurait été responsable de 15 404 nouveaux cas et 1 783 décès en 2017. Si le dépistage a très certainement eu un impact important sur la diminution du nombre de mélanomes cutanés, le gain fantastique pour les malades vient de l’arrivée des thérapies ciblées et de l’immunothérapie. Cette dernière occupe en effet depuis quelques années une place centrale dans la prise en charge des patients. Son rôle est désormais capital à différentes étapes de la stratégie thérapeutique du mélanome. En adjuvant, elle augmente même à présent les chances des patients à haut risque de récidive. Les prochaines étapes en cours d’étude placeront certainement ces thérapies innovantes en néo-adjuvants et en associations aux thérapies ciblées. Plus récemment, l’immunothérapie a également fait ses preuves et va être requise contre les carcinomes épidermoïdes.

L’innovation, à travers les biothérapies, a également fait évoluer la prise en charge de pathologies non malignes mais très invalidantes, comme la dermatite atopique sévère ou le psoriasis qui affectent fortement la qualité de vie des patients. Dans certains cas, les dermocorticoïdes ne suffisent plus. Pour ces patients sans alternatives thérapeutiques, les biothérapies injectables (anticorps monoclonaux) représentent une nouvelle option. Ce sont également les biothérapies qui apportent une solution dans le traitement du psoriasis, maladie qui est associée dans 10 à 15 % des cas à une atteinte rhumatologique.

Gézabelle Hauray

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Article extrait du dossier Grand Angle réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde