Traitement, accompagnement, parcours et prescription, l’innovation scientifique et digitale en dermatologie est active pour apporter de nouvelles réponses aux besoins des patients et des soignants.
En dermatologie, comme dans de nombreux autres domaines médicaux, l’innovation thérapeutique repose en grande partie sur les biothérapies et thérapies ciblées. C’est notamment le cas en onco-dermatologie. Il y a près de dix ans, l’arrivée des traitements ciblant BRAF et de l’immunothérapie a révolutionné la prise en charge du mélanome. Aujourd’hui, l’intérêt de ces thérapeutiques est plus que jamais d’actualité, associées ou non et utilisées à différentes étapes de la stratégie de prise en charge.
L’innovation, à travers les biothérapies, a également fait évoluer les pathologies non oncogènes comme les formes sévères de dermatite atopique et de psoriasis. Maladie inflammatoire chronique de la peau, la dermatite atopique est une pathologie affichante, stigmatisante mais aussi douloureuse et handicapante au quotidien. La qualité de vie des patients est considérablement dégradée, notamment chez les adolescents. Dans certains cas, les dermocorticoïdes ne suffisent plus. Pour ces patients, les biothérapies injectables (anticorps monoclonaux) sont une nouvelle option depuis trois ans. Ce sont également les biothérapies qui, depuis près de vingt ans, apportent diverses solutions dans le psoriasis, maladie associée à une atteinte rhumatologique dans 10 à 15 % des cas.
Arrivée des traitements
Face à l’arrivée massive de nombreux traitements, mais aussi pour faciliter la prescription des médecins et la prise en charge des patients, la Société française de dermatologie a mis en place un Centre de preuves. Son objectif : établir des recommandations de prise en charge en adéquation avec la pratique et au plus près des besoins de chaque malade. Plusieurs guidelines ont déjà vu le jour pour des pathologies ayant ou non des traitements spécifiques. En effet, les besoins médicaux restent colossaux comme dans la maladie de Verneuil. Cette pathologie qui touche préférentiellement les jeunes femmes ne bénéficie toujours pas de solutions thérapeutiques. Pourtant, ses retentissements psychologiques et socio-professionnels sont majeurs.
Le chemin parcouru est impressionnant, mais pour aller plus loin soignants, sociétés savantes, industriels et associations de patients restent plus mobilisés que jamais pour répondre aux besoins de l’ensemble des patients atteints de pathologies dermatologiques.
Gézabelle Hauray
© SNAB – stock.adobe.com / DR Psoriasis aigu sur les coudes
Article extrait du dossier Grand Angle réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde