Diabète: les promesses croissantes de l’innovation

Pr Hélène Hanaire, présidente de la Société francophone du diabète

Face à la forte prévalence du diabète dans le monde – 8,7 % en 2014, selon l’OMS – de nombreux acteurs se mobilisent pour innover dans le traitement et l’accompagnement des patients. La prise en charge du diabète est parmi les plus complexes à mettre en œuvre, alors que chaque patient est un cas particulier. La recherche de l’équilibre glycémique, absolument essentielle pour prévenir les risques de complication, réclame une stratégie globale fondée sur plusieurs composantes. Alimentation adaptée, exercice physique, médicaments oraux, insulinothérapie… Plus encore que la prescription, c’est la capacité du patient à se prendre lui-même en charge qui doit être visée. Il doit notamment apprendre à surveiller au quotidien son taux de sucre dans le sang et à prendre les bonnes décisions au bon moment.

Plus encore que la prescription, c’est la capacité du patient à se prendre lui-même en charge qui doit être visée.

Pr Hélène Hanaire

Dans ce contexte, il faut souligner les promesses offertes par la technologie dite du «  pancréas artificiel  » (les spécialistes parlent plutôt d’un «  dispositif de délivrance automatisée d’insuline en boucle fermée  »). Concrètement, il s’agit de trois dispositifs (capteur de glucose en continu, pompe à insuline et Smartphone) connectés entre eux et reliés à un algorithme qui calcule automatiquement la dose à insuline nécessaire pour le patient. Toutes les cinq minutes, la diffusion d’insuline est adaptée en fonction de résultats cibles à atteindre. Les dernières études publiées confirment l’intérêt de cette solution avec, en moyenne, de deux à trois heures de plus par jour passées dans la cible pour le patient équipé et une diminution de moitié du temps passé en hypoglycémie. De nouvelles études internationales confirment par ailleurs les innovations apportées par les classes les plus récentes de médicaments : les agonistes du récepteur du GLP1 et les iSGLT2. Outre leur mode d’action direct contre le diabète, ces deux produits ont l’avantage d’améliorer la santé cardio-vasculaire et rénale du patient. Or, la France reste l’un des derniers pays à ne pas rembourser les iSGLT2.

En décembre prochain, la SFD publiera une actualisation du consensus du traitement du diabète de type  2 et espère qu’il sera utile à l’Assurance-maladie pour la révision de ses recommandations.

Article extrait du dossier Grand Angle réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde

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