De plus en plus personnalisés et combinés, les traitements des hémopathies malignes ne cessent de progresser, avec une élévation croissante des moyennes de survie pour les patients, voire des espérances de vie comparables à la moyenne de la population.

Les cancers du sang, ou hémopathies malignes, touchent environ 35 000 personnes par an en France. Correspondant à un développement anormal des cellules du sang ou de la moelle osseuse, ils apparaissent en général aux âges extrêmes de la vie : si la majorité des cas se déclarent chez les personnes âgées, une part d’entre eux atteignent les enfants au-dessous de 15 ans et plus rarement les jeunes adultes. On dénombre de nombreuses formes d’hémopathies malignes, mais elles se répartissent au sein de trois grandes familles : les leucémies, les lymphomes et les myélomes.

Dans le cas des leucémies, on observe une prolifération anormale de cellules jeunes ou matures dans la moelle osseuse. Les lymphomes désignent des tumeurs qui se développent dans les ganglions. Enfin, les myélomes se localisent également dans la moelle osseuse, avec un dérèglement des plasmocytes qui « colonisent » l’organisme et empêchent la production de cellules normales du sang (globules rouges, globules blancs, plaquettes). De pronostics variables, ces hémopathies malignes se traitent le plus souvent à base de chimiothérapies.

Depuis ces dernières années, d’importants progrès ont également pu être réalisés grâce aux thérapies ciblées, des traitements qui s’attaquent directement à la cellule cancéreuse et visent à la détruire ou à stopper sa multiplication. Dans certains cas, des greffes de cellules souches de moelle osseuse peuvent être proposées, provenant d’un donneur (allogreffe) ou du patient lui-même (autogreffe). Injectées au patient, ces greffes s’accompagnent d’une chimiothérapie et parfois d’une radiothérapie, servant à « nettoyer » la moelle pour permettre la croissance des cellules souches injectées. Plus récemment, une nouvelle technologie est venue apporter des solutions très innovantes pour les patients : les CAR-T cells sont des cellules autologues génétiquement manipulées, capables de restaurer les capacités de défense immunitaire.

Les prochaines générations d’innovations dérivées de cette nouvelle approche sont en voie de développement, avec de réels espoirs contre une grande partie des hémopathies malignes.

Jean-Christophe Labaume

Legende photo : Cellules de leucémie myéloïde aiguë (LAM) dans le flux sanguinotechnologie pour modifier spécifiquement un gène cible.


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Hématologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 11 décembre 2022.

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