L’hépatologie en mouvement

Pr Nathalie Ganne, hépatologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny et secrétaire générale de la société française d’hépatologie (Afef)

L’Afef a pour priorités les deux principales causes actuelles de maladie chronique du foie, l’alcool et le syndrome métabolique, ainsi que les cancers primitifs du foie qui représentent la première cause de décès des patients atteints de cirrhose.

La France compte chaque année environ 7 000 décès liés à une maladie alcoolique du foie. Afin d’améliorer la prise en charge, un groupe de travail réunissant addictologues et hépatologues a été créé cette année.

Les maladies métaboliques du foie sont très fréquentes en France avec une prévalence du foie gras (NAFLD) de 18,2 %, soit près de 8 millions de cas dont 200 000 avec une fibrose hépatique avancée, la plupart des patients atteints l’ignorant. Le FIB- 4, test sanguin simple et gratuit, a de très bonnes performances pour exclure la fibrose hépatique avancée. Pour généraliser son utilisation, nous travaillons avec nos collègues biologistes et interviendrons aux prochaines Journées de l’innovation en biologie.

Le FibroScan, outil non invasif, permet également d’évaluer la fibrose. Le dossier de demande d’élargissement de remboursement de ce test, aujourd’hui limité aux hépatites C et B, aux maladies métaboliques et alcooliques vient d’être déposé à la HAS. L’Afef est toujours très impliquée dans la lutte contre les hépatites virales : environ 100 000 personnes infectées par le virus de l’hépatite C restent à dépister et à traiter pour éradiquer cette maladie en 2025, comme le souhaitent les autorités. Nous sommes également très concernés par l’hépatite B et le programme HBV Cure de l’ANRS, ainsi que par les progrès thérapeutiques récents en matière d’hépatite delta. Enfin, l’optimisation de la prise en charge des cancers primitifs du foie, carcinome hépatocellulaire (CHC) et cholangiocarcinome intra hépatique, est une de nos priorités majeures. Des recommandations de prise en charge pour ces deux pathologies seront publiées dans les deux ans à venir à l’aune de nouvelles données qui placent l’immunothérapie en première ligne de traitement du CHC avancé.

© Afef / DR

Article extrait du dossier Grand Angle réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde