Le cancer du foie représente près de 10 000 nouveaux cas par an en France. Chez les hommes, avec plus de 7 000 nouveaux cas chaque année, il est le 7e cancer le plus fréquent (1). Origines, diagnostic, thérapeutiques, cette problématique de santé publique connaît une transformation importante.
Représentant près de 90% des cas, le carcinome hépatocellulaire (CHC) est la première cause de tumeurs primitives du foie (2). Le premier tournant rencontré par cette pathologie est l’arrivée de thérapies donnant la possibilité de traiter des patients à des stades très avancés, cette maladie au stade métastatique est donc devenue chronique. A des stades plus précoces, la transplantation hépatique fait également parti des options thérapeutiques, le CHC motive plus de 25% des greffes de cet organe (2). Une procédure qui a longtemps concerné les patients atteints d’hépatite C. Là encore, en quelques années, la pathologie a été littéralement métamorphosée par un immense progrès thérapeutique, la faisant passer du statut de maladie chronique à celui de pathologie que l’on peut guérir, c’est le cas pour 90% des patients (3). Cette formidable évolution soulève la question du dépistage des patients atteints du virus de l’hépatite C. Problématique abordée dans le rapport d’experts, coordonné par le Pr Dhumeaux, sur la prise en charge des personnes infectées par les virus des hépatites B et C, élaboré dans la continuité du troisième Plan de lutte contre les hépatites virales B et C. L’objectif de cette démarche de dépistage est de permettre aux 75 000 personnes porteuses de ce virus sans le savoir d’être soignées. La lutte contre le virus de l’hépatite C est en voie d’être gagné, c’est maintenant vers les pathologies métaboliques que se tournent les regards. Elles prennent le relais en termes de causes de transplantation. Une de ces maladies est la stéatose hépatique non alcoolique (NASH). Également appelée « Maladie du foie gras », elle touche 10 à 20% des adultes (4) et trouve son origine dans le surpoids, le diabète et toutes pathologies à l’origine du syndrome métabolique. Cette nouvelle problématique de santé publique liée à nos modes de vie occidentaux nous fait prendre conscience de l’importance de la prévention et de la prise en charge des comportements addictifs (alcool, tabac, sucre, etc.) fortement liés aux maladies du foie conduisant à la NASH, puis à la cirrhose. Politiques, économiques et médicaux, les enjeux de la prévention de ces conduites addictives sont nombreux. Gézabelle Hayray, CommEdition.
1. INCa. Les cancers en France en 2015. Les données. Avril 2016.
2. Duvoux C. Transplantation et carcinome hépatocellulaire. Post’U 2016.
3. https://www.inserm.fr/thematiques/immunologie-inflammation-infectiologie-et-microbiologie/dossiers-d-information/hepatite-c
4. Beorchia S. Le traitement de la NASH. Post’U 2016.