Ces dernières années, les maladies chroniques du foie ont connu une évolution considérable. Les maladies d’origine métabolique ont pris le pas sur les pathologies infectieuses, comme l’hépatite C, dont l’éradication repose aujourd’hui sur un dépistage universel.

Il y a près de 5 ans, l’arrivée des nouveaux traitements de l’hépatite C ont métamorphosé cette maladie. De chronique, elle est devenue une pathologie que l’on peut guérir, et même éradiquer. C’est l’objectif de l’OMS au niveau mondial à l’horizon 2030 et celui de la France pour 2025.

Ces nouveaux moyens thérapeutiques et politiques associés nécessitent une stratégie de dépistage ambitieuse. Pourquoi ? Aujourd’hui, la plupart des patients non traités sont des malades ignorant leur statut. D’une part, ces malades inconnus souffrent d’une maladie qui évolue silencieusement mais sûrement vers des formes sévères. D’autre part, ils peuvent être source de nouvelles contaminations encore une fois sans en avoir conscience.

L’hépatite  C, une des principales causes infectieuses de maladies du foie, étant en voie d’éradication, ce sont les pathologies métaboliques qui prennent désormais le relais des indications de transplantation hépatique.

L’AFEF, Association Française pour l’Etude du Foie, est mobilisée autour de cette problématique de santé publique. Pour sensibiliser tous les Français au dépistage de l’hépatite C, mais aussi de l’hépatite  B et du VIH, elle lance une campagne de communication qui visera à inciter tout un chacun à la réalisation d’un dépistage grâce à un simple test sanguin sur prescription d’un médecin généraliste ou via un TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) dans des structures formées à cet effet.

L’hépatite  C, une des principales causes infectieuses de maladies du foie, étant en voie d’éradication, ce sont les pathologies métaboliques qui prennent désormais le relais des indications de transplantation hépatique. Une de ces maladies est la stéatose hépatique non alcoolique (NASH). Ce nouvel enjeu médical à grande échelle, en partie lié à nos modes de vie occidentaux, peut être traité par des mesures diététiques et une activité physique adaptées lorsque la maladie est à des stades précoces. Sévère, la NASH nécessite des traitements médicamenteux encore à l’étude aujourd’hui.

L’objectif : éviter l’évolution vers une fibrose trop importante aboutissant à une cirrhose et potentiellement à un carcinome hépatocellulaire dont on diagnostique près de 10 000 nouveaux cas par an en France.

Gézabelle Hauray

Article extrait du dossier Grand Angle Hépatologie, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 4 octobre 2018