Les pathologies cardio-vasculaires progressent avec le vieillissement de la population. Pour réduire leur incidence, l’innovation doit être thérapeutique, mais également technologique et organisationnelle.

En dépit des progrès continus sur le plan thérapeutique, en dépit des efforts déployés en matière de prévention, les pathologies cardio-vasculaires restent l’un des principaux défis sanitaires pour l’avenir. Selon l’OMS, elles pourraient être à l’origine de 23,6 millions de décès en 2030, notamment dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En France, elles constituent la deuxième cause de mortalité, derrière le cancer, avec 140 000 décès par an.

3,5 millions de personnes sont prises en charge par l’Assurance-Maladie : le champ de ces pathologies est particulièrement vaste, incluant les cardiopathies coronariennes, les maladies cérébro-vasculaires (AVC), les arthériopathies périphériques, l’insuffisance cardiaque ou les thromboses veineuses…

Avec le vieillissement de la population, leur incidence est appelée à croître de façon mathématique. Comment faire, dès lors, pour réduire la part de ces pathologies ? La prévention primaire, destinée à lutter contre les facteurs de risque (tabagisme, alcoolisme, sédentarité), reste la clé de voûte pour limiter leur progression. Mais, là encore comme pour d’autres maladies chroniques, il faut mieux réorienter un système de santé qui n’investit pas assez dans l’éducation de la population. La prévention secondaire, lorsqu’un diagnostic est posé, constitue également une priorité. Pour beaucoup de ces maladies, des règles hygiéno-diététiques respectées et la prise régulière de traitements préventifs permettent de stabiliser l’état de santé des patients et de diminuer les risques en termes de morbi-mortalité.

Aujourd’hui, les thérapeutiques déployées combinent les solutions, avec la nécessité d’un accompagnement en continu des patients. Les progrès constants de la chirurgie (pontages, stents, cœur artificiel…) s’associent aux innovations thérapeutiques et aux dispositifs médicaux connectés (pacemakers…) pour favoriser un suivi au long cours des patients. Grâce aux technologies numériques, la télé surveillance se déploie, permettant un continuum dans l’analyse de la donnée patient et favorisant une adaptation des traitements au plus près des besoins.

Reste, cependant, à mieux organiser les parcours de soins, en incitant les professionnels de santé à se coordonner entre eux  : là encore, le potentiel des innovations technologiques offre des perspectives inédites… mais qu’il faudra financer.

Stéphane Corenc

Article extrait du dossier Grand Angle spécial cardiologie réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 25 septembre 2021.

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