Avec un panel toujours plus étendu d’outils, les médecins combinent les techniques à chaque intervention, avec de véritables stratégies de soins individualisés. Avec toujours la même demande: que cela paraisse naturel.
Près de 6,89 milliards d’euros en 2015 ! Avec une croissance de 8,2%, la dynamique du marché de la médecine esthétique ne faiblit pas, selon les derniers chiffres publiés par l’IMCAS (International Master Course on Aging Skin). Le marché de l’esthétique pourrait ainsi atteindre les 10,49 milliards d’euros en 2020. L’Europe a progressé de 5% seulement, plus modérément que les Etats-Unis (7,3%), mais elle représente toujours 24% du marché mondial. Malgré la crise économique, et même si la croissance du marché mondial est portée par l’Asie (+13%), la médecine esthétique séduit toujours plus de public en France grâce au développement des traitements peu ou pas invasifs.
Les combleurs de rides sous forme de crème sont de plus en plus efficaces, touchant un public jeune ou moins jeune avec des utilisatrices qui plébiscitent des produits non invasifs. Ce qui explique que la plus grosse croissance en 2015, même si le segment est encore petit, est réalisée par le marché des crèmes. Cependant, la première place – avec 39% du chiffre d’affaires – reste attribuée aux produits d’injection : toxines botuliques, acide hyaluronique. Le marché des antirides est suivi de très près par les appareils de modelage du corps et par les équipements à base d’énergie (radiofréquence, ultrasons, etc.). Toutes ces évolutions – techniques, attentes des patients, tendances – seront au cœur des sessions du 37ème congrès national de médecine esthétique et de chirurgie dermatologique, organisé à Paris les 16 et 17 septembre 2016.
Des combinaisons pour individualiser le traitement
Le vieillissement de la peau est un phénomène complexe, avec la conjugaison de trois facteurs clés : la fonte de la graisse, qui fait apparaître les reliefs, l’attraction terrestre avec la peau qui tombe (la ptose) et l’altération qualitative qui se traduit par une peau moins lumineuse, moins hydratée, moins élastique. Ces mécanismes se mêlent de façon différente selon l’individu et selon l’endroit du visage. De plus, les différentes solutions commercialisées – produits injectables (combleurs de rides, volumateurs de visage, toxine botulique), fils tenseurs biodégradables, ou techniques photoniques (lasers, radiofréquence, ultrasons, infrarouges, LED) – vont s’attaquer à l’un ou l’autre de ces facteurs. Pour répondre de façon précise aux besoins de chacun, le médecin établira ainsi selon l’état de la peau et l’endroit du visage une stratégie de soins dans le temps. L’heure est à la combinaison des technologies pour apporter une réponse efficace et individuelle.
Anne Pezet.