La maladie rénale chronique, difficile à détecter et d’évolution lente, requiert un suivi renforcé du patient pour ralentir sa progression.

Entre 7 et 12 % de Français en seraient atteints, dont beaucoup l’ignorent, à défaut de symptômes spécifiques. La maladie rénale chronique (MRC) se caractérise par une diminution du fonctionnement des reins qui ne filtrent plus correctement le sang de l’organisme. Ces deux organes, situés dans le bas du dos, jouent un rôle clé pour notre santé. Outre le filtrage du sang, destiné à évacuer les déchets dans les urines, ils servent également à maintenir la constance de composition du sang (qualité d’eau, de sel de potassium…), à produire des hormones et des vitamines comme la vitamine D et à contrôler la tension artérielle. En altérant ces fonctions, la MRC entraîne une anémie, due à la diminution de la production d’érythropoïétine, une hormone qui stimule la production de globules rouges. Et l’accumulation de déchets dans l’organisme augmente le risque de complications, notamment cardio-vasculaires.

Quelles sont les origines de la MRC  ? Le diabète et l’hypertension artérielle en sont les principales causes. La réduction des risques relève de bons comportements au quotidien : pratiquer régulièrement de l’exercice physique, manger équilibré, boire au moins 1,5 litre d’eau par jour… Certains facteurs aggravants sont à éviter, comme le surpoids et l’obésité, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, une alimentation trop salée. Bien que peu spécifiques, certains symptômes sont à surveiller : état de grande fatigue, pâleur, perte de poids anormale, démangeaisons cutanées, envie fréquente d’uriner, œdèmes, crampes musculaires… Il est recommandé de contrôler régulièrement le bon fonctionnement de ses reins. Deux examens simples permettent de poser un diagnostic de maladie rénale : un test urinaire qui mesure la protéinurie (présence de protéines dans les urines) ou l’albuminurie (présence d’albumine dans les urines), et une prise de sang pour mesurer la créatinine sanguine (créatininémie), «  déchet  » produit par le corps, filtré par les reins et rejeté dans les urines. Réalisés en laboratoire, ces examens aident à établir le diagnostic d’insuffisance rénale, ainsi que son degré de sévérité. En cas de diagnostic positif, des mesures hygiéno-diététiques sont recommandées. Et des traitements peuvent également être prescrits : diurétiques (pour augmenter la production d’urines), anti-hyper-tenseurs, statines (contre les risques cardio-vasculaires) et traitements de l’anémie. A un stade avancé de la maladie, le patient doit se soumettre à des séances régulières de dialyse, ou peut bénéficier d’une greffe rénale.

Antoine Largier


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Maladie rénale chronique réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 9 mars 2023.

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