En progression, les maladies rénales requièrent la mobilisation de tous les acteurs pour améliorer le dépistage et ralentir l’évolution vers l’insuffisance rénale chronique.

Entre 7 et 10 % de la population française souffriraient aujourd’hui d’une atteinte rénale. Des maladies fréquentes, donc, d’autant plus problématiques qu’elles sont le plus souvent détectées tardivement.

Le dépistage précoce constitue donc l’un des principaux enjeux de santé publique  : plus le diagnostic est posé rapidement, plus les néphrologues sont en mesure de freiner la progression de l’insuffisance rénale, grâce à des traitements de plus en plus efficaces. Si l’évolution vers l’insuffisance rénale chronique terminale reste peu fréquente (environ 1 cas sur 1 000), il est cependant essentiel de bien prendre en charge les maladies rénales, car elles augmentent les comorbidités cardio-vasculaires, avec une majoration du risque de mortalité. Cependant, comme le rappelle la HAS dans un guide pratique publié en juillet 2021, il reste à améliorer le parcours de soins des patients. Le nombre de patients admis en soins de suppléance (dialyse ou greffe) augmente de 4 % par an, avec un coût annuel élevé, soit 4 milliards d’euros, à 80 % consommé par la dialyse. Dans le cadre de la réforme Ma Santé 2022, l’insuffisance rénale chronique fait désormais l’objet d’un paiement forfaitaire, réparti entre l’ensemble des intervenants du parcours de soins. Une évolution organisationnelle bien accueillie par une majorité de néphrologues.

Au-delà, l’enjeu clé porte sur la transplantation rénale. Alors qu’il s’agit du traitement de référence, seuls 45  % des patients en bénéficient, contre 55  % de patients traités par dialyse. Au 1er janvier 2020, on comptait 8  642 patients sur la liste d’attente. Et le développement des greffes rénales reste conditionné par le sujet plus large du don d’organes. Les objectifs du Plan Greffe 2017-2021 n’ont pas été atteints. Le nouveau plan en préparation devra être plus efficace.

Pierre Mongis

Représentation de l’anatomie du rein en coupe longitudinale.

De l’extérieur vers l’intérieur du rein, on retrouve la capsule fibreuse (1), le cortex rénal (2) , la médullaire rénale formée par les pyramides rénales (3) séparées par les colonnes rénales (4) . Chaque pyramide débouche dans un calice rénal (5), les calices débouchent dans le bassinet (6) qui se rétrécit pour former l’uretère (7) qui passe en arrière d’un plan graisseux et des vaisseaux rénaux, la veine rénale (8) et l’artère rénale (9). À chaque extrémité des colonnes rénales s’ouvrent les sinus rénaux (10) constitués de corps adipeux et de vaisseaux.

© Sophie Jacopin-Illustration-medical.com / DR

Article extrait du dossier Grand Angle spécial Maladies rénales réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 10 mars 2022.