Tout savoir sur la (les) dialyse (s)

La suppléance par dialyse impacte fortement la vie quotidienne des patients.

Traitement de suppléance, la dialyse vise à débarrasser le sang des déchets ou de l’eau (appelés également toxines) accumulés en excès dans le corps, en remplacement des reins qui ne fonctionnent plus suffisamment pour assurer cette fonction de filtrage. Elle s’adresse en général à des patients qui ont atteint un stade sévère d’insuffisance rénale (débit de filtration glomérulaire inférieur à 15 ml/min/1,73 m2), lorsque les taux d’urée et de créatinine présents dans l’organisme sont trop élevés. Il est parfois recommandé de commencer la dialyse de façon précoce, avant notamment d’éventuels signes de dénutrition par manque d’appétit ou de surcharge en sel et en eau, car elle est alors mieux supportée.

Deux techniques : l’hémodialyse et la dialyse péritonéale

Pour les patients, le passage à la dialyse représente de lourdes contraintes de vie au quotidien, associées à des séances fréquentes (en moyenne trois demi-journées par semaine) et à un régime alimentaires strict (apports limités en eau, en sel, en potassium et en phosphore).

Deux types de dialyse sont possibles : l’hémodialyse et la dialyse péritonéale. Dans le cas de l’hémodialyse, le sang est filtré à travers une membrane artificielle. Pour permettre la circulation du sang, il faut mettre en place un « abord vasculaire » (fistule ou cathéter) : le sang passe alors dans un dialyseur, qui le nettoie et corrige les anomalies biologiques. L’hémodialyse s’effectue en centre spécialisé, parfois à domicile quand c’est possible. La dialyse péritonéale est une technique d’épuration extrarénale réalisée à domicile, ou dans un substitut du domicile (maison de retraite) par la personne elle-même ou par un tiers, après une formation à la technique. Comme son nom l’indique, l’abord est « péritonéal » : c’est le péritoine (une membrane naturelle située dans la zone abdominale) qui sert de filtre, après pose d’un cathéter. On y introduit un liquide, le dialysat, qui interagit avec le sang pour le purifier.

Privilégier le domicile ?

Selon le Registre REIN, fin 2021, on comptait 51 325 personnes en dialyse, dont seulement 6 % en dialyse péritonéale. L’essor de la dialyse à domicile est admis comme une voie à suivre, afin de favoriser l’autonomie du patient. Cependant, comme le note la Société francophone de Néphrologie, Dialyse et Transplantation (SFNDT) à l’occasion de travaux menés en 2022, des freins subsistent à son déploiement, dont la mauvaise information du patient, les faibles ressources médicales et paramédicales et des risques majorés de rupture du parcours de soins dans le cas de l’hémodialyse à domicile.

Antoine Largier


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Néphrologie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 10 mars 2024.

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