Le niveau de vaccination et l’adhésion à d’autres stratégies d’immunisation progressent selon un récent bilan publié par Santé publique France. Cependant, des efforts restent encore à faire pour protéger les enfants contre certaines infections en recrudescence.

La vaccination constitue le moyen de prévention le plus efficace pour protéger les enfants contre de nombreuses maladies infectieuses qui peuvent être graves, voire mortelles, et pour diminuer le risque d’épidémie. C’est un enjeu majeur pour protéger les plus fragiles. Malgré l’obligation vaccinale depuis 2018 contre la rougeole et la coqueluche, ces deux maladies très contagieuses sont en recrudescence en France. Le taux de couverture vaccinale contre la rougeole n’a toujours pas atteint l’objectif de 95 % et une augmentation des cas chez des adolescents, notamment liés à des retours de voyage d’une zone endémique, a été récemment constatée. A l’aube des Jeux olympiques et paralympiques, et de l’accueil de millions d’étrangers, il est nécessaire de renforcer le rattrapage vaccinal de tous les enfants et adolescents qui n’auraient pas reçu un schéma vaccinal complet à deux doses.

La coqueluche inquiète également les spécialistes

Une reprise de la circulation de la coqueluche s’amorce actuellement en France, avec un risque d’intensification dans les prochains mois. En Europe, plusieurs pays sont déjà sérieusement touchés, avec des épidémies importantes. La vaccination avec une injection à 2 mois et une à 4 mois est le seul moyen de protection. Des rappels sont ensuite prévus à 11 mois, à 6 ans, puis entre 11 et 13 ans. La vaccination est également recommandée pour les femmes enceintes dès le deuxième trimestre de grossesse.

L’adhésion des parents en hausse

Concernant les vaccinations nouvellement recommandées, les données sont encourageantes et montrent l’adhésion des parents. Il y a eu des progressions importantes de couverture contre le méningocoque B : près de 75 % des nourrissons nés en 2023 ont reçu au moins une dose à 8 mois. Et contre le rotavirus, l’un des responsables de la gastro-entérite, environ un tiers des nourrissons a reçu au moins une dose à 8 mois. Mais le fait notable, l’hiver dernier, a été la très forte adhésion des parents concernant une nouvelle forme d’immunisation passive des nourrissons contre le VRS par un anticorps monoclonal, ce qui a même contraint les autorités à en restreindre l’accès… Les données d’efficacité en vie réelle sont en cours d’évaluation, mais les premiers résultats semblent d’ores et déjà positifs avec une diminution des hospitalisations. Enfin, les pharmaciens peuvent désormais administrer l’ensemble des vaccins du calendrier vaccinal aux personnes âgées d’au moins 11 ans. Une mesure qui va dans le bon sens pour renforcer les taux de couverture vaccinale.

Christine Fallet


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Pédiatrie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 16 mai 2024.

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