Il y a près de vingt ans, la polyarthrite rhumatoïde a été révolutionnée par les traitements biologiques, rejoints récemment par d’autres thérapies ciblées (anti-JAK).
Associés à de nouvelles stratégies thérapeutiques (telles que le « treat-to-target », basé sur un suivi rapproché et une adaptation thérapeutique pour atteindre l’objectif), ils ont permis d’envisager la rémission clinique, dont le principal pilier est la prise en charge précoce.
A ce stade, l’inflammation est réversible sans atteintes articulaires. « La précocité de la prise en charge est donc cruciale », explique le Pr Bernard Combe, rhumatologue à Montpellier.
L’instauration d’un traitement dans les trois mois suivant l’apparition des symptômes objectifs (gonflement de l’articulation) assure en effet un meilleur résultat sur l’induction de la rémission. Au-delà de la qualité de vie à court terme, la rémission a des impacts sur la réduction des complications à moyen terme (destruction articulaire et handicap).
« La précocité de la prise en charge est cruciale »
Pr Bernard Combe
Les complications générales (cardio-vasculaires, pulmonaires et osseuses) devraient également être minimisées. Pour cela, le rôle des médecins généralistes est de reconnaître un rhumatisme inflammatoire (douleur inflammatoire, dérouillage matinal, gonflement articulaire notamment des mains/pieds) et d’orienter vers un rhumatologue sans initier de corticoïdes.
Les rhumatologues quant à eux devraient être en mesure de proposer des consultations rapides suivant la demande directe du médecin généraliste.
Gezabelle Hauray
Article extrait du dossier Grand Angle – Spécial rhumatologie, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 11 décembre 2018