En signant, en juin 2018, un accord sur le plafonnement des prix des prothèses, les dentistes vont contribuer à un meilleur accès aux soins dentaires.
Les renoncements aux soins liés aux prothèses dentaires relèveront-ils un jour d’un passé révolu ? C’est le pari et l’un des grands engagements sociaux du candidat Macron durant la présidentielle.
C’est, aujourd’hui, l’un des axes majeurs du plan Ma santé 2022 porté par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn : réduire totalement le reste à charge des ménages sur les dépenses d’optique, de prothèses dentaires et de prothèses auditives. Prévu pour 2022, le « 100 % Santé » devrait même devenir réalité en janvier 2021 avec, dès l’an prochain, une baisse progressive des prix pratiqués par les chirurgiens-dentistes sur les prothèses dentaires. Concrètement, les patients se verront proposer, dans le cadre d’un « panier de soins » garantissant un reste à charge nul après remboursement par l’assurance-maladie et la complémentaire santé, certaines catégories de produits, comme des couronnes en céramique pour les dents visibles et des couronnes métalliques pour les « dents du fond ».
Des soins conservateurs revalorisés
Comment les pouvoirs publics sont-ils parvenus à cet accord ? Il a fallu huit mois de négociations entre l’assurance-maladie et les syndicats professionnels pour parvenir à un modus vivendi. En échange du plafonnement des prix sur les prothèses, les praticiens obtiennent une revalorisation substantielle des tarifs sur les soins dits « conservateurs » (+ 40 à 60 % sur le traitement des caries). Cet accord s’accompagne d’un effort sur la prévention, avec l’extension du programme M’T dents aux enfants et aux jeunes adultes de 3 à 24 ans.
Un accès aux soins élargi
Avec cette avancée, les pouvoirs publics espèrent en finir avec le renoncement aux soins dentaires, qui touche en moyenne 17 % de la population chaque année.
Pour les chirurgiens-dentistes, le 100 % Santé va modifier profondément la façon de travailler, avec un accès aux soins plus large pour la population et des soins conservateurs plus attractifs. Une évolution salutaire, au moment où les dentistes doivent pouvoir investir dans des technologies et des modes d’organisation innovants, comme la télémédecine, les greffes dentaires ou la robotisation de certaines opérations.
Pierre Mongis
Article extrait du dossier Grand Angle Santé Bucco-dentaire, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 28 novembre 2018