Organisé en secteurs géo-démographiques depuis le début des années 1970, le modèle français de la psychiatrie doit évoluer pour répondre aux besoins actuels des patients.
53 centres maillent le territoire, avec plus de 20 000 patients évalués à ce jour.En dix ans, les résultats sont probants […]
Créée en 2007, la Fondation FondaMental, qui allie soins et recherche de pointe pour promouvoir une prise en charge personnalisée et multidisciplinaire des troubles psychiatriques sévères, entend contribuer à l’évolution de cette prise en charge. En 2010, elle a fondé des réseaux de Centres Experts FondaMental, qu’elle coordonne, proposant une évaluation standardisée, systématique et spécialisée pour les patients vivant avec une dépression, une schizophrénie, un trouble bipolaire ou un trouble du spectre de l’autisme. « 53 centres maillent le territoire, avec plus de 20 000 patients évalués à ce jour, indique le Pr Pierre-Michel Llorca, Directeur des soins de la Fondation FondaMental. En dix ans, les résultats sont probants, avec une baisse de moitié des hospitalisations, un progrès marqué en termes d’observance thérapeutique, la diminution de l’intensité des symptômes et, enfin, une meilleure prise en charge des comorbidités somatiques. »
Impliqués dans la recherche
Ces centres portent haut les valeurs de la fondation : mettre à disposition de tous les patients les éléments de la « psychiatrie de précision », en créant des synergies étroites entre les progrès de la recherche et leur traduction dans le champ du soin. « Des avancées majeures ont été obtenues dans la recherche en santé mentale ces dernières années, par exemple dans l’identification de gènes impliqués dans certaines maladies, dans l’établissement des liens entre microbiote et cerveau, ou encore dans le recours à l’imagerie cérébrale pour caractériser les régions du cerveau impliquées et adapter les thérapies », précise le Pr Llorca. Les Centres Experts FondaMental ont permis la publication de plus de 300 articles scientifiques internationaux, grâce au suivi de leurs cohortes de patients. « Ces résultats démontrent l’intérêt de ce type de centres, ajoute le Pr Llorca. Cependant, alors que la demande de soins pour des troubles anxieux et dépressifs a crû de 30 % depuis la crise sanitaire, nous avons des difficultés à y répondre, avec des délais de rendez-vous qui s’allongent. » Pour le Pr Llorca, il devient urgent de généraliser ces centres, afin de couvrir l’intégralité du territoire.
Antoine Combier
Article extrait du dossier Grand Angle spécial Santé Mentale réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 11 octobre 2023.
Photos : P. Aimar / DR
