Avec 59 000 nouveaux cas et 12 000 décès par an, le cancer du sein demeure la première cause de mortalité chez les femmes. Politiques, médecins, associations, industriels du médicament et de l’imagerie sont mobilisés pour en venir à bout.

Cancer le plus fréquent chez la femme, le cancer du sein est également celui qui mobilise tous les acteurs de la chaîne de soins au cours d’octobre rose. Ce mois de sensibilisation est l’occasion de promouvoir le dépistage organisé, qui, au vu des données récentes de l’institut Gustave-Roussy, pourrait devenir personnalisé, permettant une détection de plus en plus précoce et une optimisation des chances de réussite des traitements.

L’individualisation est en effet le sens de l’évolution de nombreux traitements du cancer: thérapies ciblées, hormonothérapies, immunothérapies, radiothérapies, etc. Elle repose entre autres sur des tests génomiques évaluant le risque de récidive. Cette personnalisation est aussi une des promesses attendues de l’intelligence artificielle en analysant des clichés toujours plus poussés et précis.

L’objectif ? Prédire l’efficacité des traitements administrés. L’efficacité, et la survie qu’elle permet, est bien sûr le principal attendu de ces innovations. Mais ce n’est pas le seul paramètre optimisé. La qualité de vie des patientes a progressé du fait de l’amélioration de la forme d’administration et de la toxicité moindre des traitements personnalisés et ciblés.

Malgré ces progrès, l’objectif de la qualité de vie n’est pas encore atteint. La prise en charge de facteurs comme la douleur ou la fatigue est encore délicate. Les retentissements de la maladie et des traitements restent lourds d’un point de vue personnel, familial, social et professionnel. Notamment pour les femmes au stade métastatique de la maladie. Elles ne guériront pas, mais ces patientes vivent avec le cancer du sein qui parfois les isole à cause du manque de connaissance de cette maladie chronique par l’entourage et la société. Ces femmes, comme toutes les patientes, ont, à une étape ou à une autre de leur maladie, le besoin d’échanger avec d’autres personnes concernées. Encore une fois, la précision s’en mêle.

L’association Patients en réseau a mis au point des outils d’échange à la carte, en fonction de leurs besoins: réseaux sociaux, chatbot, événements, campagne de sensibilisation. Une mobilisation de tous, pour chaque femme.

Gézabelle Hauray

Article extrait du dossier Grand Angle Cancer du sein, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 13 octobre 2018