Ce mois d’octobre prend sa couleur rose pour la dixième année consécutive, pour informer et sensibiliser la population sur le bénéfice du dépistage précoce, élément clé pour faire reculer la mortalité.

Marches, courses à pied, événements, tout au long du mois d’octobre depuis 10 ans, des manifestations sont organisées dans toute la France pour sensibiliser le grand public sur le cancer du sein, premier cancer féminin. L’Institut National du Cancer (INCA) estime qu’une femme sur huit sera confrontée à cette maladie au cours de sa vie. Malgré une amélioration du pronostic – la mortalité par cancer du sein en France a diminué de 1,5% par an entre 2005 et 2012, il reste la première cause de mortalité dans la population féminine. Et ceci malgré des campagnes de dépistage, d’informations, et l’évolution des traitements.
La lutte contre le cancer du sein passe en priorité par le dépistage organisé au niveau national qui concerne les femmes âgées de 50 à 74 ans. La campagne 2014 de dépistage organisé du cancer du sein s’adresse aussi aux femmes à risque aggravé (prédisposition génétique, antécédents familiaux ou personnels). Plus de 15 000 femmes ont été identifiées comme porteuses d’une mutation BRCA entre 2003 et 2014, qui les prédispose génétiquement à un risque très élevé de cancer du sein.

L’intérêt d’un diagnostic précoce est clair : un cancer dépisté suffisamment tôt sera guéri dans 9 cas sur 10, et il permet également de réduire l’agressivité des traitements. Favoriser des diagnostics plus précoces est donc naturellement l’une des priorités du troisième Plan Cancer 2014-2019, qui va s’attacher à renforcer la surveillance et le suivi des femmes.

Côté traitement, l’arsenal thérapeutique continue de s’étoffer. Le cancer du sein a vu sa prise en charge se transformer avec l’arrivée au début des années 2000 des traitements ciblés issus des biotechnologies. Les avancées scientifiques de ces dernières décennies ont apporté une masse de connaissances extrêmement importante au niveau de l’apparition et de la multiplication des cellules cancéreuses. Des traitements de plus en plus innovants se développent, associant souvent différentes techniques (radiothérapie, chirurgie, chimiothérapie, hormonothérapie, traitements ciblés). Ils permettent de proposer des stratégies thérapeutiques individuelles adaptées à chaque patiente. Aujourd’hui, le taux global de survie à cinq ans est de 86% pour les personnes diagnostiquées entre 1989 et 2004.

Les défis à relever sont encore nombreux. Et même si le cancer du sein a bénéficié des progrès thérapeutiques et de larges campagnes d’informations, ce n’est pas le moment de relâcher les efforts.

Anne Pezet pour CommEdition.