De la recherche fondamentale à la recherche clinique

Lors de son congrès annuel, la Société Francophone du Diabète balaye les dernières découvertes scientifiques. Son ouverture aux pays francophones permet une diffusion des connaissances et des pratiques essentielle à l’amélioration de la prise en charge globale du patient diabétique.

Troisième congrès mondial sur le diabète, derrière les deux grands congrès internationaux américain et européen, le congrès de la société francophone du diabète (SFD) rassemble chaque année près de 4500 personnes. Il aura lieu du 22 au 25 mars à Lyon. « La SFD a pour mission la diffusion des avancées scientifiques avec une implication très forte dans le soutien à la recherche, dans tous les pays francophones, dont le Maghreb et l’Afrique sub-saharienne. Ainsi, près de 20% des participants du congrès viennent du Maghreb. La SFD comporte aussi une branche paramédicale très dynamique. Notre congrès annuel reflète toutes ces caractéristiques », décrit Pr Pierre Fontaine, Responsable du service d’endocrinologie du CHRU de Lille, et Président de la SFD. Le soutien à la recherche se manifeste notamment par la délivrance de 15 bourses par an pour un montant de 750 000 euros, et la création en 2013 d’une Fondation Francophone pour la recherche sur le diabète, avec deux bourses par an de 300 000 euros chacune. « Les besoins en recherche sont encore immenses, tant au niveau fondamental, que recherche translationnelle ou encore recherche clinique», confie Pierre Fontaine.

Des avancées importantes

Le patient diabétique est un patient chronique qu’il faut suivre avec une prise en charge globale, et analysant non seulement les aspects biologiques et cliniques, mais aussi psychosociaux afin d’obtenir une bonne observance

De la première injection d’insuline à un patient en 1922, aux greffes d’îlots de Langerhans actuelles et aux programmes en cours de développement sur la thérapie cellulaire, les évolutions des traitements du diabète de type I ont fortement évolué et évolueront encore. Concernant le diabète de type II, les recherches s’attachent à décrypter les facteurs génétiques, environnementaux et épigénétiques impliqués dans le déclenchement de la maladie, et à étudier les rôles des organes tels que le foie, le pancréas mais aussi le rein, le tube digestif avec le microbiome, le système nerveux central… Tous ces travaux ouvrent de nouvelles pistes thérapeutiques. Mais ces aspects ne sont pas les seuls à prendre en compte. « Le patient diabétique est un patient chronique qu’il faut suivre avec une prise en charge globale, et analysant non seulement les aspects biologiques et cliniques, mais aussi psychosociaux afin d’obtenir une bonne observance », rappelle Pierre Fontaine. Pour cette raison, en 2017, la SFD va ouvrir une bourse de recherche en Sciences Humaines et Sociales. Grâce à ses actions et à ses connaissances sur la prise en charge du patient et de l’organisation des soins, la SFD se positionne aujourd’hui comme un interlocuteur privilégié des Autorités de santé.

Anne Pezet