Formation des neurologues, développement des réseaux de soins et des traitements, optimisation de l’imagerie… Si des progrès considérables ont été réalisés dans la prise en charge de la sclérose en plaques (SEP), de nombreux besoins restent à combler, notamment sur le plan des thérapeutiques.

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire dégénérative chronique du système nerveux central. Elle touche près de 110 000 personnes en France, principalement des femmes.

Deux mille cinq cents nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, généralement entre 25 et 35 ans. La SEP existe sous trois formes. La principale (85 % des cas), dite à poussées ou récurrente-rémittente (SEP-RR), est caractérisée par des troubles neurologiques qui apparaissent subitement. Myélite (inflammation de la moelle épinière) et raideur font partie des manifestations des poussées. Si certains symptômes sont facilement objectivables comme les troubles moteurs, d’autres sont moins visibles et pourtant fortement invalidants (fatigue, douleurs, troubles cognitifs, etc.), faisant souvent sous-estimer le handicap aux yeux de l’entourage. Les poussées sont entrecoupées de périodes de rémission. Les symptômes de la maladie peuvent dégrader la qualité de vie des patients et réduire considérablement leur autonomie. La sévérité de la maladie varie d’une personne à l’autre. Dans certains cas, les patients sont rapidement atteints de handicaps lourds. La SEP est en effet la première cause de handicap non traumatique chez les jeunes adultes. La deuxième forme de SEP est la forme progressive, caractérisée par une montée en puissance continue de la maladie. Enfin, il existe des formes de SEP-RR secondairement progressives. Quelle que soit sa forme, la SEP nécessite une prise en charge précoce, comme les autres pathologies ayant fait l’objet du plan Maladies neuro-dégénératives 2014-2019. Cela implique un diagnostic rapide.

De ce côté, des progrès ont été réalisés grâce à la formation des neurologues, à un maillage territorial des centres de référence et aux avancées de l’imagerie. L’IRM permet de diagnostiquer la pathologie dès la première poussée accompagnée de signes d’activité. Dans la SEP-RR, cette détection précoce est capitale, car elle permet l’instauration rapide d’un traitement de fond dans l’objectif de diminuer la fréquence des poussées et la progression du handicap à court terme. Malheureusement, seule cette forme bénéficie de traitements efficaces. Les premières thérapeutiques sont arrivées dans les années 1990 sous forme injectables. Aujourd’hui, différents médicaments sont administrés par voie orale. Des molécules aux modes d’action inédits sont également à l’étude dans les deux autres formes de SEP. Ces essais sont porteurs d’espoir pour les patients et les aidants qui les soutiennent au quotidien.

Gézabelle Hauray

Article extrait du dossier Grand Angle, Spécial Sclérose En Plaques, réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde daté du 19 mai 2021.

Photo : illustration 3D de cellules nerveuses, gaine de myéline et neurones.© ag visuell – stock.adobe.com / DR