Maladie complexe, multifactorielle, le diabète est désormais bien installé dans tous les pays du monde. Au-delà du diagnostic et des traitements, une marge de progression très importante réside dans la prévention pour maîtriser au mieux cette maladie.
Pandémie, épidémie silencieuse, fléau, urgence de santé publique, les termes pour qualifier le diabète ne manquent pas. Mais les chiffres de cette maladie ont de quoi faire frémir. Près de 380 millions de personnes étaient diabétiques dans le monde en 2013, et en 2035, ce nombre devrait atteindre 592 millions. En France, cette maladie chronique est impliquée dans près de 35 000 décès par an, et est l’une des principales causes de cécité, d’amputation et d’insuffisance rénale. Avec le vieillissement de la population – le diabète de type II, lié à l’âge, représente 90% des cas – et les habitudes de vie, le nombre de patients augmente régulièrement dans les pays développés comme dans le pays en voie de développement. Le diabète.
Organisée chaque année, le 14 novembre, la journée mondiale du diabète rappelle les enjeux de recherche, mais aussi les enjeux économiques et sociétaux de cette maladie. Car les coûts engendrés par le diabète sont importants. En 2010, ils avoisinaient en France 18 milliards d’euros. Il faut donc réinvestir les domaines de la prévention, de la recherche et du traitement des maladies cardiovasculaires, avec une attention toute particulière à une meilleure compréhension des mécanismes liant comportement alimentaire, activité physique et obésité. Dans la prévention, il est essentiel d’aller au-delà des seuls messages dont l’objectif est d’éviter la survenue de la maladie, mais il faut accompagner aussi les malades, avec des conseils pour freiner le développement du diabète et l’apparition des complications. Toute l’organisation des soins et le suivi des patients est à revoir pour répondre aux enjeux de cette maladie chronique.
Bien sûr, la recherche avance, elle aussi, pour amener de nouveaux traitements aux patients. L’évolution des insulines le montrent bien, avec de nouvelles formulations pour augmenter le temps d’efficacité et espacer les injections. Les travaux sont également très nombreux pour trouver de nouvelles voies de traitement, soit en agissant plus tôt dans le développement de la maladie, soit en travaillant sur des mini-pompes, des pancréas artificiels ou les cellules souches. Les techniques de diagnostic ou de suivi de la maladie évoluent elles aussi vers un diagnostic précoce ou bien pour apporter plus de confort au patient. Mais en attendant ces innovations, il est essentiel de mettre en place un accompagnement des professionnels de santé, et des services au patient, afin de maîtriser avec lui la gestion de sa maladie.
Anne Pezet