MIEUX PRÉVENIR ET GÉRER LE DIABÈTE

A l’occasion de la Journée mondiale du diabète, le 14 novembre, le constat reste le même : la maladie progresse et elle ne se guérit pas. Il y a urgence à sensibiliser le grand public et à améliorer le dépistage.

Sédentarité et mauvaises habitudes alimentaires, deux éléments clés de nos modes de vie actuels qui expliquent en grande partie l’augmentation régulière du nombre de personnes atteintes de diabète de type II. Près de neuf diabétiques sur dix sont atteints de cette forme, qui se déclare de plus en plus tôt. « Aujourd’hui, le diabète de type II débute chez des patients âgés de 40-50 ans, alors qu’auparavant la fourchette était plutôt entre 50 et 60 ans », souligne Pierre-Albert Lefebvre, président de la Fédération française des diabétiques.
Prévention, amélioration des traitements, maintien de la qualité de vie du patient… Les pistes explorées sont nombreuses afin de juguler cette maladie qui entraîne des dépenses de santé de près de 18 milliards d’euros par an en France et qui est une des principales causes de cécité, d’amputation et d’insuffisance rénale. « On ne meurt pas du diabète mais de ses complications, comme l’AVC. Et quand un patient arrive à ces stades c’est trop tard. Nous agissons au sein de la Fédération pour trouver des solutions pour stopper l’évolution de la maladie avant ces dernières étapes », explique Pierre-Albert Lefebvre. Pour donner un coup de projecteur sur cette maladie, la Fédération remet un dossier au Premier ministre le 14 novembre, Journée mondiale du diabète, pour qu’elle soit labellisée « grande cause nationale » en 2014. Ce label est une porte d’entrée au niveau des collectivités publiques, des médias, du grand public pour informer et sensibiliser sur la maladie.

DES AVANCÉES MÉDICALES ATTENDUES

Aujourd’hui, si la recherche avance, on ne guérit toujours pas du diabète. Différentes approches thérapeutiques sont cependant en cours de développement pour repousser le moment où le patient devra recourir aux injections d’insuline, mais aussi pour prendre en charge à la fois le contrôle de la glycémie, la prise de poids et le risque cardiovasculaire. Ces dernières années ont mis sur le devant de la scène le rôle du GLP-1 (glucagon-like peptide-1), une hormone sécrétée en réponse à une prise alimentaire. Toutes les complications liées au prédiabète ou au diabète font l’objet de très nombreuses recherches. Enfin, les allogreffes, cellules souches et pancréas bioartificiel sont des pistes explorées, avec des applications sur un plus long terme.
En attendant ces nouvelles solutions thérapeutiques, l’amélioration des dispositifs médicaux pour l’administration de l’insuline, des outils d’accompagnement du patient ou encore des conseils nutritionnels continue. La prise en charge du diabète passe d’abord par un dépistage plus précoce et plus efficace, puis par la mise en place d’un parcours de soins associant les dispositifs médicaux, le médicament et un accompagnement des patients dans la durée pour obtenir de vrais changements de comportement.

Anne Pezet