Près de 10% des diabétiques souffrent d’un diabète de type I. Une maladie qui nécessite un véritable apprentissage de la part du patient pour gérer efficacement l’apport d’insuline, éviter la survenue des complications, et pouvoir vivre le plus librement possible.
Si beaucoup d’informations circulent sur le diabète de type II, le plus répandu, peu en revanche parviennent au grand public sur le diabète de type I, dont souffre un diabétique sur dix. Ce diabète apparaît chez des personnes de plus en plus jeunes – certains avant l’âge de 10 ans – suite à la perte totale de sécrétion d’insuline par les cellules pancréatiques. « Les patients vont devoir vivre avec cette maladie très longtemps, en surveillant leur alimentation, leur glycémie, anticiper leurs dépenses physiques… Un vrai travail du patient est ainsi requis tout au long de la journée, ce qui reste compliqué à mettre en place pour ces patients, et pour les parents de jeunes enfants diabétiques», explique le Pr Hélène Hanaire, chef du pôle cardiovasculaire et métabolique au CHU de Toulouse. L’éducation thérapeutique – vrai partenariat entre les patients et les soignants – est alors un outil précieux pour aider les patients à acquérir ces compétences, quelque soit leur âge.
« Beaucoup de progrès ont été faits à tous les niveaux : les insulines s’améliorent constamment, les lecteurs de glycémie sont plus confortables, avec même l’arrivée de systèmes de mesure en continu du glucose »
Le traitement – injections pluriquotidiennes d’insuline – doit à la fois rétablir le taux d’insuline de base, et apporter les quantités d’insuline nécessaires après chaque repas, quantités qui varient selon les aliments ingérés. Ainsi, chaque malade doit tester sa glycémie 4 à 6 fois par jour, et s’injecter de l’insuline 3 à 5 fois par jour sauf s’il utilise une pompe à insuline avec un cathéter, rechargée tous les 3 jours. L’objectif est de stabiliser la maladie, mais aussi de vivre au mieux son quotidien malgré ces contraintes. « Beaucoup de progrès ont été faits à tous les niveaux : les insulines s’améliorent constamment, les lecteurs de glycémie sont plus confortables, avec même l’arrivée de systèmes de mesure en continu du glucose », ajoute Hélène Hanaire.
Mais ce que tous les patients attendent, c’est l’arrivée du pancréas artificiel, un système autonome dans la mesure en continu du glucose et dans la libération des doses d’insuline, afin de se libérer des tests et des injections quotidiennes. Cette piste est explorée depuis près de 20 ans, mais depuis deux ans, les choses s’accélèrent. « Les pompes à insuline sont bien maîtrisées, les dispositifs de mesure en continu du glucose sont opérationnels, et les algorithmes pour gérer la libération de l’insuline ont fait un véritable bond en avant », déclare Hélène Hanaire. Les études se multiplient et ce pancréas artificiel tant attendu pourrait être proposé d’ici à quelques années. Un espoir pour tous les diabétiques aujourd’hui dépendant des injections d’insuline.
Anne Pezet