Le plus grand congrès de cancérologie a lieu cette année sur Internet, du 29 mai au 2 juin 2020. De nouveaux progrès sont annoncés dans les immunothérapies et les thérapies ciblées.
Pour l’edition spéciale du plusgrand congrès mondial de cancérologie, crise mondiale du Covid-19 oblige, l’American Society of Clinical Oncology (Asco) a organisé toutes les présentations en ligne, pour la première fois de son histoire.
« Ce congrès ne ressemblera à aucun autre. Dans les présentations numériques, à suivre en direct ou en différé, les oncologues ne devraient pas présenter les avancées en cancérologie de la manière habituelle. Certaines informations, qui auraient pu figurer sur des posters, ne seront sans doute pas communiquées », constate le Pr Jean-Yves Blay, président de la Fédération Unicancer et directeur général du Centre Léon-Bérard (CLCC de Lyon). Les participants, probablement moins nombreux et moins assidus que par le passé, auront tout de même la possibilité de poser leurs questions par écrit aux orateurs. Une spécificité de l’édition 2020 : des discussions sur la continuité des soins dans la prise en charge des patients atteints de cancer, dans le contexte actuel de pandémie mondiale, auront certainement lieu.
Parmi les points saillants de cette année, les immunothérapies sont introduites de plus en plus précocement en situation adjuvante et néo-adjuvante ou en première ligne métastatique (mélanome, cancer du poumon, carcinome à cellules rénales), remplaçant parfois la chimiothérapie (cancer du côlon avec un statut MSI, à savoir une instabilité des microsatellites). Elles sont aussi administrées en combinaison avec ces thérapies ciblées (carcinome à cellules rénales, sarcomes..). De plus, de nouvelles cibles thérapeutiques apparaissent pour traiter un nombre croissant de sous-groupes moléculaires de cancers. L’utilité des thérapies ciblées en adjuvants (dans les tumeurs stromales gastro-intestinales et le cancer du poumon HER1 muté) se confirme également. Parallèlement, des progrès incrémentaux seront dévoilés dans les traitements des tumeurs solides, avec de nouvelles combinaisons d’immunothérapies (poumon, mélanome, ORL, rein et sein).
De nouveaux traitements de médecine de précision et des thérapeutiques ciblées seront aussi présentés. Enfin, parmi les possibles changements de pratiques, sera annoncée l’introduction de l’immunothérapie des cancers du côlon avec un statut MSI versus la chimiothérapie.
Propos recueillis par Christine Colmont
Pr Jean-Yves Blay, président d’Unicancer. – © Unicancer / DR – Division d’une cellule cancéreuse © peterschreiber.media – stock.adobe.com / DR
Article extrait du dossier Grand Angle réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde