La lutte contre le cancer est l’affaire de tous

Jean-Pierre Bellocq, président de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire, professeur d’anatomie et cytologie pathologiques, département de pathologie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg.

« Comprendre le cancer du sein, promouvoir des innovations et une organisation pour le combattre, prendre en charge la patiente pendant et après le traitement, impose d’échanger des quantités d’informations. Leur diffusion et la facilité d’accès à ces informations exposent au risque d’une mauvaise compréhension.

La lutte contre le cancer du sein est l’affaire de tous. La communication aussi.

Nombre de femmes souhaite mieux apprécier les éléments de la personnalisation du traitement. L’Etat, les associations de patients, les industriels de la santé communiquent sur ce sujet, influençant de fait la relation entre le médecin et la patiente.

Les médecins, vers qui convergent ces informations, ont à assumer de multiples obligations et parfois affronter des incitations, voire des pressions. Ils doivent s’adapter à cet environnement complexe et éviter les emballements sans lendemain, les communications trop positives génératrices de faux espoirs. À eux de veiller à conserver leur indépendance scientifique et professionnelle.

Dans ce contexte, la Société française de sénologie et de pathologie mammaire (SFSPM) forme, informe, réunit les diverses spécialités impliquées, aide à évaluer les nouvelles techniques diagnostiques, les nouveaux traitements.

La SFSPM se veut à l’écoute de la maladie et des patientes, de la science et de la collectivité. Elle cherche à anticiper et accompagner les évolutions tout en cernant les dérives.

La population cellulaire constituant une tumeur peut s’avérer biologiquement hétérogène. Elle est donc capable d’adaptations multiples avec des stratégies de contournement face aux médicaments administrés, limitant en conséquence leur efficacité. Les thérapies ciblées, la meilleure connaissance de la mécanique cellulaire, sont des avancées extraordinaires rendues possibles par les progrès de la bio-ingénierie mais parmi les molécules innovantes, certaines se révèleront très efficaces, d’autres moins.

Au travers de son congrès annuel, de son site Internet, de ses liens avec tous les acteurs de santé, la SFSPM se veut à l’écoute de la maladie et des patientes, de la science et de la collectivité. Elle cherche à anticiper et accompagner les évolutions tout en cernant les dérives.

Après avoir abordé le traitement loco-régional du cancer du sein à son congrès de 2013, elle traitera du 5 au 7 novembre à Toulouse du traitement systémique, à savoir médicamenteux, en situation métastatique et non-métastatique, dans le cadre d’une précision accrue des soins et de la sortie de traitement. Et comme chaque année, elle y organisera son Forum sur le dépistage, lieu de rencontre unique en France dans ce domaine soumis à controverses. »

Propos recueillis par Anne Pezet pour CommEdition