Star incontestable des congrès scientifiques, l’immunothérapie s’impose dans les programmes de recherche en oncologie. Ces traitements innovants viennent s’ajouter aux armes dont disposent déjà les médecins.
Du 3 au 7 juin 2016, à Chicago, lors du grand congrès international ASCO (American Society of clinical oncology), les experts discuteront des dernières innovations en développement en oncologie. Et depuis quelques années, les traitements d’immunothérapies contre le cancer se tranchent la part du lion dans les communications scientifiques. Le principe de cette approche est simple : les cellules cancéreuses présentent des mécanismes d’échappement du système immunitaire, qui leur permettent de ne pas être reconnues par ce système de défense de l’organisme. Des médicaments qui bloquent ces signaux d’aveuglement peuvent donc rendre les cellules tumorales à nouveau visibles par le système immunitaire. Celui-ci les reconnait et déclenche leur destruction. De premiers résultats démontrent l’intérêt de cette approche avec des traitements très efficaces et très bien tolérés, mais sur une partie seulement des patients. Tout programme de découverte doit donc être associé à une recherche de tests de diagnostic moléculaire pour cibler les patients sur lesquels le traitement sera efficace. Le parcours de soins du patient continue ainsi à se personnaliser en associant étroitement des tests (biologiques ou imagerie) pour sélectionner la combinaison de traitements adéquats et pour suivre son efficacité.
Un enjeu médical majeur
Au sein des six grandes approches de traitement du cancer – chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, thérapies ciblées, immunothérapie et nanomédicaments – chaque année apporte son lot d’innovations. Les attentes sont fortes, car avec 385 000 nouveaux cas de cancers en 2015 en France, et 149 500 décès, les cancers restent un des enjeux médicaux majeurs. Cet enjeu est bien perçu des Pouvoirs Publics, qui ont lancé en février 2014 le troisième Plan Cancer afin de continuer à avancer tant au niveau des soins, de la qualité de vie que de la prévention. Notamment, la labellisation, dans le cadre de ce Plan, de 13 intergroupes coopérateurs de recherche devrait multiplier par deux le nombre de patients inclus dans les essais cliniques thérapeutiques et favoriser ainsi un accès précoce à l’innovation.
Actuellement, les médecins ont une palette d’approches de plus en plus étendue dans laquelle ils peuvent piocher pour construire le schéma thérapeutique le plus adapté pour chaque patient. Avec un double enjeu : combattre efficacement la maladie tout en assurant la meilleure qualité de vie possible.
Anne Pezet