A l’heure où les traitements mettent les patients en rémission clinique, les MICI ne se résument plus uniquement à des symptômes. Une nouvelle approche, plus globale et centrée sur la qualité de vie, transforme la prise en charge de ces maladies chroniques en pleine progression.
Beaucoup de traitements existent, de plus en plus performants, pour prendre en charge les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Ces traitements sont associés entre eux et la recherche se poursuit pour repousser toujours plus loin les limites de la rémission clinique.
Aujourd’hui, on vieillit avec une MICI. Alors, autant œuvrer à un meilleur vécu possible de la maladie. Longtemps centrée sur les symptômes digestifs, la prise en charge des MICI est entrée dans une nouvelle ère. Désormais, les gastro-entérologues placent la qualité de vie au cœur de la prise en charge. Fatigue chronique intense, besoins impérieux, troubles du sommeil, vie intime perturbée : autant de dimensions qui pèsent lourd sur le quotidien des patients. Cette évolution s’appuie sur des outils permettant au patient et au médecin d’évaluer en quelques secondes l’impact global de la maladie. Pour les médecins, c’est un levier d’adaptation du traitement. Pour les patients, c’est une nouvelle approche de leur maladie, centrée sur leur qualité de vie, au-delà des traitements. Cette approche plus personnalisée transforme le rapport au soin et le dialogue médecins-patients.
Mais les défis persistent. Dans la rectocolite hémorragique (RCH) notamment, une part des patients reste en impasse thérapeutique. De nouvelles molécules sont à l’étude, offrant des perspectives prometteuses. Parallèlement, le rôle des aliments ultratransformés est de plus en plus pointé du doigt. Face à une prévalence croissante des MICI, les professionnels plaident donc pour une approche intégrée et pluridisciplinaire fondée sur l’éducation, la prévention, l’innovation et le dialogue.
Sandrine Guinot-Mosetti
Article extrait du dossier Grand Angle spécial MICI réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 20 mai 2025.