La crise sanitaire est une nouvelle épreuve pour ceux qui accompagnent quotidiennement un proche fragilisé. A l’occasion de la 11e Journée nationale des aidants, le collectif Je t’Aide met l’accent sur les aides et les offres de répit… pour que les aidant.e.s puissent reprendre leur souffle.

Le confinement n’a pas facilité le quotidien des « aidant.e.s », ces 11 millions de Français qui accompagnent chaque jour un proche malade, handicapé ou en situation de dépendance. Entre les fermetures de structures d’accueil, les sorties d’hôpital précipitées ou les suppressions d’aides à domicile, bon nombre d’aidant.e.s se sont retrouvés seul.e.s à prendre en charge l’accompagnement de leur proche, sans l’aide de professionnel.le.s. Une situation particulièrement éprouvante. «Pendant le confinement, 55 %* des aidant.e.s ont dû effectuer des actes habituellement pratiqués par des professionnel.le.s », souligne Claudie Kulak, Présidente du collectif Je t’Aide. « La crise sanitaire du Covid-19 démontre bien que les aidants.e.s sont de véritables “co-soignants”, qui viennent pallier certaines déficiences de notre système de santé. »

Une journée nationale consacrée au répit

Fondé en 2017, le collectif Je t’Aide s’est donné pour mission de faire avancer les droits des aidant.e.s auprès des pouvoirs publics, pour qu’« aider ne rime pas avec précarité  ». Il organise ce 6 octobre la 11e Journée nationale des aidant.e.s (JNA) avec, comme thématique, le répit. « Plus que jamais les aidant.e.s ont besoin de souffler afin de pouvoir mieux accompagner leur proche dans la durée. Ne pas s’accorder de moments de répit peut avoir des conséquences dramatiques, pouvant parfois conduire à un burn-out. S’occuper d’un proche au point de s’oublier soi-même n’est pas acceptable », estime le collectif.

Pendant le confinement, 55 % des aidant.e.s ont dû effectuer des actes habituellement pratiqués par des professionnel.le.s … S’occuper d’un proche au point de s’oublier soi-même n’est pas acceptable.  Claudie Kulak

Cette journée sera notamment l’occasion de s’informer sur les aides et les offres de répit existantes. Parmi elles : l’accueil de jour, la famille d’accueil temporaire, l’auxiliaire de vie ou, moins connu, le « relayage ». «Le principe du relayage est qu’une personne aidante vient s’installer au domicile du proche fragilisé pendant deux ou trois jours. Ce service offre ainsi un répit de plusieurs journées aux aidant.e.s, ce qui est très appréciable. Encore expérimental en France, le relayage est largement démocratisé au Québec, où il a créé des emplois, notamment auprès de retraités à la recherche d’un complément de revenus», explique le collectif. « Les offres de répits doivent être mieux connues, plus largement répandues sur l’ensemble du territoire et leurs démarches administratives simplifiées. Elles sont encore trop inaccessibles, insuffisantes et inadaptées », conclut Claudie Kulak.

Christophe Guillemain

* Etude « Les aidant.e.s à l’épreuve du confinement », réalisée par EmiCité pour le collectif Je t’Aide auprès de 789 aidant.e.s, du 27 avril au 24 mai 2020.

Pour en savoir plus : http://associationjetaide.org/

Photo : © Christophe Lartige pour associationjetaide.org / DR

Article extrait du dossier Grand Angle réalisé par CommEdition, paru dans Le Monde