Cardiométabolisme : le nouvel angle d’attaque contre le diabète

Etienne Tichit, Président de Novo Nordisk France, détaille l’engagement du laboratoire danois dans le combat contre les maladies cardiométaboliques.

L’approche thérapeutique du diabète s’élargit, visant à la fois l’équilibre de la glycémie et la prise en charge des complications potentielles. Pourquoi cette évolution ?

La prise en charge du diabète s’est au départ focalisée sur la nécessité de suppléer les dysfonctionnements du pancréas en administrant aux patients des doses d’insuline. Cette stratégie a longtemps porté ses fruits, avec des progrès en continu dans la mise au point d’insulines de plus en plus performantes, l’amélioration des modalités d’administration jusqu’à l’avènement de la boucle fermée hybride et le suivi au long cours du patient pour viser un équilibre durable de la glycémie. Novo Nordisk a été pionnier et a fortement contribué à ces avancées majeures. Aujourd’hui, l’enjeu est de déployer des stratégies thérapeutiques globales qui soient en mesure de traiter le diabète, mais également les pathologies associées. Ce qu’on observe, c’est que 80,1  % des patients atteints d’un diabète de type 2 sont soit en surpoids (39,9  %), soit en situation d’obésité (40,2  %). Et près de 35  % souffrent également de complications cardiovasculaires, qui restent la cause de mortalité pour environ un patient sur deux. D’autres organes, comme le foie, les reins, peuvent être atteints, sans oublier les microangiopathies susceptibles de détériorer la vision ou de provoquer des amputations. Il est donc essentiel de prendre en charge ces pathologies : c’est le sens des innovations thérapeutiques les plus récentes, qui, au-delà de l’équilibre glycémique, ciblent de façon plus large le diabète et ses principales complications.

Vous parlez beaucoup de cardio-métabolisme. De quoi s’agit-il ?

Notre objectif est de mettre à la disposition des patients des solutions globales, mais aussi d’apporter aux professionnels de la prise en charge du diabète des innovations qui permettent une personnalisation accrue des stratégies thérapeutiques. Cette approche systémique guide nos travaux de recherche, avec l’ambition de traiter le diabète, mais également l’hypertension artérielle, des maladies cardiovasculaires, les complications rénales, ainsi que la stéatose hépatique. Ensuite, si cela simplifie la gestion quotidienne de la maladie chronique pour les patients, alors peut-être que cela aura aussi un impact positif sur la charge mentale liée au diabète, le risque de mauvaise observance ou encore la iatrogénie médicamenteuse.

Comment contribuez-vous à l’accompagnement du patient durant tout son parcours de vie ?

Prévention, recherche, production… Novo Nordisk investit et s’investit depuis plus de cent ans avec l’ambition de parvenir à vaincre le diabète. En 2023, 40,5 millions de personnes atteintes de diabète ont été traitées par les solutions thérapeutiques de Novo Nordisk dans le monde. Parmi elles, 6,7 millions ont eu accès aux insulines de Novo Nordisk via des programmes d’accès aux traitements pour les personnes en situation de précarité. Mais le médicament ne suffit pas. Vivre avec un diabète nécessite, pour le patient, de devenir un expert de sa maladie. Il faut le soutenir, le conseiller sur le plan des règles hygiéno-diététiques, favoriser son autonomie et sa capacité à accepter la maladie sur le long terme. Il y a encore beaucoup à faire pour optimiser les parcours de soins et coordonner les compétences pluri-professionnelles, pour prendre en compte le patient dans toutes ses dimensions. L’enjeu est également sociétal. Etre détenu par une fondation explique certainement notre vision et notre engagement au-delà de notre cœur de métier. Ainsi, nous avons la conviction que la lutte contre les maladies cardiométaboliques, en premier lieu le diabète, nécessite une mobilisation de tous : cela implique de repenser l’alimentation pour vivre en meilleure santé, tout en tenant compte du changement climatique et en intégrant l’innovation technologique et la sensibilisation à des modes de vie plus sains, moins sédentaires, dès le plus jeune âge.

Quelles sont vos pistes de recherche actuelles pour innover encore contre le diabète ?

Nous continuons à explorer le potentiel de nos molécules ayant déjà fait leurs preuves dans de vastes études cliniques afin d’évaluer leur capacité à protéger les organes dont le fonctionnement est altéré par le diabète et ses complications. Un autre axe consiste à développer de nouvelles formes galéniques (passer de l’injectable à la voie orale) ou d’agir sur la fréquence d’administration du traitement (prise hebdomadaire au lieu de quotidienne). Nous menons par ailleurs des travaux de thérapie cellulaire visant par exemple, dans le diabète de type 1, à régénérer les cellules détruites. Nos scientifiques poursuivent également leurs travaux visant à mettre au point des insulines « intelligentes  », capables de s’adapter au profil glycémique du patient. Dans le champ des maladies cardiométaboliques, nous n’en sommes qu’au début.

Antoine Largier

Dix ans pour Cities for Better Health

Ce programme international lancé en 2014 compte actuellement 47 villes dans 27 pays, dont Strasbourg depuis novembre 2020. Sous l’impulsion de Novo Nordisk, une coalition d’acteurs locaux s’engage afin de prévenir le diabète et l’obésité, en mettant en place des actions concrètes ciblant prioritairement les jeunes et les personnes en situation de précarité.


Information communiquée par Novo Nordisk – FR24NNG00106 – Novembre 2024

Article extrait du dossier Grand Angle spécial Diabète réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 15 novembre 2024.

Photo : © Novo Nordisk / DR