QUELQUES INFORMATIONS SUR LES APPAREILS AUDITIFS

La prise en charge de la malaudition ne doit pas devenir une affaire purement commerciale. Pourtant, avec la hausse du nombre de malentendants dans notre pays, les perspectives de ce marché aiguisent les ambitions et alimentent les dérives de quelques acteurs économiques.

Citons, par exemple, une récente campagne publicitaire d’une enseigne d’optique vantant, comme pour les lunettes, « le deuxième appareil à un euro », ou encore la vente en pharmacie d’appareils auditifs sans ordonnance et sans accompagnement par un audioprothésiste. L’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) a rappelé, le 29 janvier dernier, que « la correction d’une déficience auditive est une finalité médicale. Les appareils ayant ce type de finalité (…) sont donc classés dans la catégorie des dispositifs médicaux. En France, sa délivrance est réglementée (intervention d’un audioprothésiste diplômé exerçant dans un local agréé) ». Le 12 février, l’Académie nationale de médecine a adopté un communiqué intitulé « Tests de dépistage gratuits et écoles semi-privées d’audioprothèse : la dérive marchande d’un secteur paramédical ». L’Académie s’inquiétait du « risque majeur de démédicalisation du handicap auditif », notamment à cause de « l’utilisation des assistants auditifs préréglés, vendus sans ordonnance », et donc sans consultation médicale.

Nous tenons donc à rappeler le parcours de soins de l’audition.

Le premier frein à l’appareillage est la non-acceptation psychologique et aussi l’insuffisance d’information et de dépistage.

Dès apparition de troubles de l’audition, même légers, il faut consulter ! Le médecin ORL est le seul habilité à évaluer l’audition et la nécessité du port d’un appareil auditif. L’audioprothésiste est le seul habilité à procéder à l’appareillage des déficients de l’ouïe, à l’adaptation de l’aide auditive et au suivi du patient tout au long de la durée de vie de l’appareil. Par ailleurs, les études internationales Eurotrak 2009 et 2012 ont montré que le taux de satisfaction des Français appareillés était nettement supérieur à celui de nos voisins allemands et britanniques. Les audioprothésistes français proposent un bon accompagnement à leurs clients, facteur indispensable à leur satisfaction. Enfin, malgré les restes à charge financiers, là encore l’étude Eurotrak 2009 montre que la réalité est plus complexe : le taux d’appareillage ne varie pas selon les revenus. Le premier frein à l’appareillage est la non-acceptation psychologique et aussi l’insuffisance d’information et de dépistage.

Louis Godinho, Président du Syndicat national des audioprothésistes – Unsaf.