De nouvelles alternatives thérapeutiques et chirurgicales mini-invasives arrivent dans le traitement du glaucome. Elles facilitent le traitement sur le long terme et l’observance.
Près d’un million de personnes en France seraient touchées par un glaucome, maladie oculaire qui survient suite à une montée de la pression oculaire entraînant une atteinte du nerf optique et du champ visuel. Cette maladie grave – première cause de cécité absolue – reste longtemps silencieuse. Dans la majorité des cas, cette maladie reste asymptomatique pendant plusieurs années, et ne peut être diagnostiquée que lors d’un examen ophtalmologique de dépistage.
« Environ 30% des personnes atteintes sont dépistées trop tardivement. Les patients ne s’en rendent compte de la gêne visuelle que lorsque la vision centrale est atteinte et que le glaucome est à un stade déjà évolué. Pour mieux informer le public, l’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels (UNADEV) a affrété un bus qui chemine à travers 20 villes de France actuellement, et qui propose un dépistage du glaucome », indique le Professeur Philippe Denis, Chef de service de l’Hôpital de la Croix Rousse, et Président de la Société Française du Glaucome (SFG), qui soutient cette initiative.
Un diagnostic d’autant plus important que certains glaucomes progressent peu alors que d’autres progressent vite. « La cartographie très précise du nerf optique par OCT (« tomographie à cohérence optique ») couplée à un champ visuel permet aujourd’hui d’apprécier le rythme de progression du glaucome et d’ajuster les choix thérapeutiques », souligne le Pr Philippe Denis.
De nouveaux traitements sont disponibles, notamment des combinaisons de molécules, avec ou sans bêta-bloquants, ou encore sans conservateurs (qui à terme peuvent être toxiques pour la surface de l’oeil). Des implants relarguant les médicaments du glaucome sont également à l’étude afin d’améliorer l’observance.
Enfin, côté chirurgie, la mise en place de façon mini-invasive de petits drains ou stents capables d’évacuer l’humeur aqueuse est à l’étude. Des innovations qui rendent le diagnostic posé par l’ophtalmologiste encore plus important.
Anne Pezet pour CommEdition.