Les connaissances sur les gènes impliqués dans le vieillissement progressent, et des applications en crèmes anti-âge voient le jour de manière plutôt inattendue.

Ainsi, en France, des recherches sur une maladie génétique extrêmement rare (une centaine de cas dans le monde), la progéria, par deux professeurs des hôpitaux de Marseille ont eu un prolongement au travers d’une gamme cosmétique commercialisée
depuis quelques années par une PME créée spécifiquement. La progéria se manifeste par un vieillissement prématuré débutant dès la période néonatale. En 2003, la mutation génétique responsable de la maladie a été identifiée : elle affecte la protéine progérine, qui devient alors toxique et s’accumule dans le noyau des cellules, notamment les cellules souches. Celles-ci ne peuvent plus assurer leur rôle de renouvellement des tissus. Les chercheurs ont essayé de trouver des molécules capables de bloquer la toxicité de la progérine. Ils ont identifié une combinaison de deux actifs : l’Oméga Statine et le Z-Dronate qui diminue l’effet toxique de la progérine et stimule le renouvellement des cellules souches. Une crème anti-âge a été mise au point avec ces mêmes principes actifs et est commercialisée depuis 2011, avec un fort succès.

D’autres recherches menées sur des maladies très spécifiques permettent d’étudier la perte d’élasticité et le vieillissement de la peau.

C’est le cas de la cutis laxa, maladie très rare (200 familles touchées dans le monde) qui associée à des troubles squelettiques et des anomalies du développement.
Des travaux de recherche à l’Institut de biologie et chimie des protéines (CNRS) ont montré que certains gènes « éteints » chez des malades atteints de cutis laxa, au niveau des fibroblastes (cellules de soutien retrouvées dans le derme) le sont aussi dans le processus normal de vieillissement chez l’adulte sain. Les chercheurs ont également mis en évidence que certaines substances contenues dans un extrait d’aneth sont capables de réactiver l’expression de ces gènes, donc de restaurer partiellement l’élasticité perdue au cours de la maladie ou du vieillissement. Là aussi, ces substances ont été intégrées dans une gamme de cosmétique.

Ces travaux sur le rôle des gènes dans le vieillissement de la peau devraient continuer à apporter leur lot de nouvelles molécules ou de nouvelles techniques pour freiner le processus naturel du vieillissement cutané .

Anne Pezet pour CommEdition.