Le suivi des enfants, dès la naissance, doit intégrer le dépistage, la prévention et le traitement précoce des maladies. La vaccination, l’immunisation et le dépistage néonatal font partie des actions essentielles de prévention, régulièrement actualisées. Le point avec la Pr Agnès Linglart, pédiatre à l’hôpital Bicêtre Paris-Saclay AP-HP, Présidente de la Société française de Pédiatrie.

L’immunisation par un anticorps anti-VRS pour la prévention de la bronchiolite à VRS chez les nouveau-nés est un exemple de prévention récemment réussie. L’efficacité et la tolérance du nirsevimab ont été confirmées par de nombreuses études en vie réelle, avec une diminution de l’ordre de 80 % du taux d’hospitalisations et de 65-70 % des hospitalisations en réanimation.
Le calendrier vaccinal est actualisé chaque année en fonction des données épidémiologiques. Devant l’augmentation des infections invasives à méningocoques (méningites, septicémies), la vaccination contre les méningocoques ACWY et la vaccination contre le méningocoque B sont désormais obligatoires chez les nourrissons jusqu’à l’âge de 2 ans. Elle n’est malheureusement que recommandée chez les adolescents de 15 à 24 ans, pourtant population à risque d’infections graves avec une morbi-mortalité élevée. Aujourd’hui, la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) est recommandée chez les jeunes filles et garçons à partir de 11 ans. Le taux de vaccination progresse, mais reste insuffisant chez les garçons, alors qu’elle les protège, comme les filles, des pathologies tumorales (cancers oropharyngés, anaux).
Enfin, le dépistage néonatal des maladies rares progresse, grâce aux avancées de la génétique. Cette année, trois nouvelles maladies graves pouvant être traitées efficacement, si elles sont dépistées à temps, vont être intégrées au programme national de dépistage qui en inclut déjà treize. Cependant, il faut accélérer et faciliter l’accès au dépistage des maladies dites « actionnables » pour lesquelles un traitement précoce ou de la prévention sont efficaces. Le dépistage ne s’arrête pas à la sortie de la maternité, il doit se faire tout au long du parcours pédiatrique jusqu’à l’adolescence. Un calendrier de dépistage, comme le calendrier vaccinal, sera un outil majeur d’aide pour les praticiens et les familles.

Christine Fallet


Article extrait du dossier Grand Angle spécial Pédiatrie réalisé par CommEdition, parution dans Le Monde daté du 19 juin 2025.

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